La présence des populations noires en Europe est ancienne, comme en attestent plusieurs tableaux et récits de la Renaissance. Durant la période coloniale, leur séjour en tant qu’esclaves en métropole française était en principe interdit. En effet, une loi française datant de 1315 statuait que « le sol de la France affranchit l'esclave qui le touche ».
En 1716, un nouvel édit crée un statut d’exception et autorise les maîtres à se faire accompagner de leurs esclaves sous prétexte d’instruction religieuse ou de formation artisanale.
Suivant les nouvelles dispositions, la présence des esclaves noirs en métropole s’accroît sensiblement. De nouvelles lois vont ainsi apparaître pour contrôler et restreindre l’accès et les droits de ces personnes, même une fois affranchies. Un arrêt du Conseil d'État du roi du 5 avril 1778 interdit par exemple les mariages entre « Noirs, mulâtres et autres gens de couleur » et Blancs de métropole.
Néanmoins le thème du « petit noir », auxiliaire et élément du décor signifiant est fréquent dans de nombreux portraits des élites aristocratique ou bourgeoise de la fin du XVIIIe siècle. Souvent placé en arrière-plan dans les représentations, il est considéré comme un élément exotique et de prestige.
Bibliographie :
- Olivette Otele, Une histoire des noirs d'Europe: De l’Antiquité à nos jours, Albin Michel , 2022.
- N’Diaye Pap, « Pour une histoire des populations noires en France : préalables théoriques », Le Mouvement Social, 2005/4 (no 213), p. 91-108.