L’exploitation minière et agricole des terres colonisées par une main-d'œuvre servile fait émerger une société nouvelle.
Dans les colonies vouées à la production du tabac, du cacao, de l’indigo et surtout du sucre, c’est la société d’habitation organisée à partir des unités de production que sont les “habitations”, c’est-à-dire les plantations possédées par les colons européens.
L’édit de 1685, dit Code noir, règlemente cette nouvelle société et fixe la vie et le travail des esclaves dans tous leurs aspects et pose certaines limites à l’arbitraire des maîtres. Les personnes en esclavage, déportées ou nées dans cette condition sont majoritairement assujetties au travail de la terre, mais une minorité exerce des métiers qualifiés.
Divisée entre esclaves et libres, la société se complexifie avec les affranchissements d’esclaves et les unions entre noirs ou métis et blancs. La frontière juridique ne recoupe plus les barrières sociales que le “préjugé de couleur” érige entre personnes libres d’origine et les libres de couleur, nouveaux affranchis ou descendants d’affranchis.
La prospérité coloniale à son apogée dans les années 1770, fondée sur la violence esclavagiste, est fréquemment euphémisée dans les représentations d’époque. Il convient donc de les contempler avec un regard critique et en croisant les représentations et les sources écrites, qui permettent de mettre à distance ces images coloniales.
Bibliographie :
- Dorigny Marcel et Gainot Bernard, Atlas des esclavages, de l’antiquité à nos jours, Paris, Autrement, 2013.