FEstival esclavage & cinéma :
« ayiti, terre de liberté »
 

Dans le cadre des journées de commémoration de l’esclavage et de son abolition, et du Temps des mémoires,  la Fondation pour la mémoire de l’esclavage et le musée du quai Branly - Jacques Chirac s’associent pour proposer une série de films mobilisant la mémoire de l’esclavage.

En 1825, en échange de la reconnaissance de l’Indépendance d’Haïti, la France impose à la jeune république le paiement d’une dette pour indemniser les anciens propriétaires de Saint-Domingue ; fardeau économique d’une telle ampleur que les conséquences sont encore visibles aujourd’hui. Pourtant, après avoir vaincu les armées de Napoléon en 1804, Haïti était devenue la première république noire indépendante du monde et un symbole de la résistance contre le système colonial. Et tandis que les noms de figures comme Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines ont traversé les siècles, le cinéma a accordé peu  d'intérêt à leurs histoires. 

À l’occasion du bicentenaire de l’imposition de la dette à Haïti, le festival Esclavage & Cinéma met en lumière de rares œuvres qui ont su célébrer l’histoire et la révolution haïtiennes. Qu’il s’agisse de films de fiction, de documentaires ou de dessins animés, leurs réalisateurs partagent un même désir : celui de faire vivre l’histoire d’Haïti, d’explorer la richesse de sa culture et de rendre hommage à l’esprit de résistance de son peuple, qui ne s’est jamais tu.

Œuvre surprenante et avant-gardiste, imaginée par treize peintres haïtiens, L’Aube noire est une fable allégorique qui rend hommage à la culture locale en racontant l’histoire de l’île. Quant à Papa Machete et Le Cri du lambi, ces films brouillent les pistes temporelles, où passé et présent se confondent, afin d’interroger l’héritage de la résistance contre l’oppression et l’esclavage. Enfin, bien que situé dans un univers imaginaire, près de cinquante-cinq ans après sa réalisation, Queimada demeure l'une des rares tentatives audacieuses de retranscrire la révolution haïtienne sur grand écran.


Une programmation de Antoine Guégan, historien du cinéma.

 

PROGRAMME DE LA JOURNÉE DU 31 MAI 2025
 

Cri du Lambi de Vincent Toi

2017, (20 minutes)

Un homme reproduit malgré lui les actions de François Mackandal, célèbre esclave haïtien. Suivant un homme prisonnier d’une malédiction ancestrale, cette fable des temps modernes mélange les effluves du passé avec la résilience au présent. 

  • 10h00 Présentation de la journée
  • 10h10 Présentation du court-métrage par le réalisateur / Cri du Lambi de Vincent Toi
  • 10h15 Projection  : Cri du Lambi de Vincent Toi, 2017, 20 min
     
    • Pause café
       

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L'aube noire de Robin Lloyd et Doreen Kraft

1978, (18 minutes), VOST
 

Fable allégorique retraçant l'histoire du peuple haïtien à travers la traite des esclaves et la lutte pour l'indépendance de Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines. L'animation de ce conte a été conçue par treize des meilleurs peintres naïfs d'Haïti. La qualité des séquences d'animation réalisées à partir des peintures haïtiennes, leurs couleurs éclatantes, la musique et les chants traditionnels, font de ce film une excellente initiation à l'histoire de l'esclavage. Destiné à un jeune public, il peut être apprécié par tous et a été de nombreuses fois primé dans des festivals consacrés aux droits de l'homme.

  • 10h45 Présentation du court-métrage L'aube noire de Robin Lloyd et Doreen Kraft
  • 10h50 Projection L’aube noire de Robin Lloyd et Doreen Kraft, 1978, 18 min, VOST
  • 11h10-12h00 : Débat et échange avec le public autour du film
     
    • Pause déjeuner

 

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Papa Machete de Jonathan David Kane,

2013, (10 minutes)

Il y a 200 ans, les esclaves haïtiens ont vaincu les armées de Napoléon avec le même outil que celui utilisé pour travailler la terre : la machette. Papa Machete est le récit intime d'Alfred Avril, surnommé « le Professeur », l'un des rares maîtres encore en vie de l'art martial ésotérique haïtien de l'escrime à la machette, également connue sous le nom de « Tire Machet » en créole. Le film documente la dévotion d'un homme fier, mais vieillissant, à son héritage et son désir de perpétuer la tradition.
 

  • 13h40 Présentation du court-métrage / Papa Machete de Jonathan David Kane
  • 13h45 Projection /Papa Machete de Jonathan David Kane, 2013, 10 minutes
  • 13h55 - 14h25 Echanges autour du film
     

 

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Black Box de Michelange Quay

2018, (14 minutes)

The Black Box est un documentaire créatif qui explore la question du trauma transgénérationnel, le malaise de la civilisation moderne à travers le cinéma et l’hypnose. Invitant à la fois les acteurs et le public à un voyage vers l’intérieur,  le cinéaste et hypnotiseur Michelange Quay tente d’utiliser l’acte de regarder, l’acte d’écouter, l’acte de comprendre, pour se connecter à l’Ancêtre. Même si le sujet porte sur la diaspora africaine, cette notion concerne cependant l’aliénation d’ensemble de notre culture mondiale.
 

  • 14h30 Présentation / Black Box de Michelange Quay, 14 minutes
  • 14h35-14h50 : Projection / Black Box
  • 14h50-15h30 : Echange entre le public et le réalisateur
    • Pause-café
       

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Queimada de Gillo Pontecorvo

1969, (132 minutes), VOST

En 1830, l’officier anglais Sir William Walker, un dandy aventurier, se rend dans une colonie portugaise des Caraïbes, sur l’île de Queimada, où transite toute la production locale de canne à sucre. Le gouvernement anglais lui a donné pour mission de déstabiliser l’île par un soulèvement massif des esclaves contre l’empire portugais faiblissant et mettre sur pied un gouvernement fantoche qui restera sous la domination économique de la Couronne britannique.

Pour accomplir ce dessein, Walker s’assure les services d’un bourgeois ambitieux, Teddy Sanchez, et va rencontrer l’homme providentiel en la personne de José Dolorès, un esclave noir insoumis, qui aura vite l’étoffe d’un chef révolutionnaire. Dolorès attaque la banque centrale de l’île sur les conseils de Walker, qui le dénonce aussitôt aux autorités. Le jeune homme prend le maquis avec une poignée de compagnons. En sous-main, Walker leur fournit armes et conseils. Le coup d’Etat réussit, un gouvernement de métisses prend le pouvoir. Walker peut repartir « devoir accompli ». Pourtant, quelques années plus tard, l’agent secret est renvoyé à Queimada où José Dolorès vient de reprendre les armes : cette fois, les insurgés sont décidés à renverser le régime mis en place par les Britanniques... 
 

  • 15h40 Présentation du long-métrage / Queimada de Gillo Pontecorvo par Sébastien Denis, Professeur d’Université en Histoire, cinéma et médias à l'université Paris 1 Panthéon Sorbonne
  • 15h45-18h05 Projection / Queimada de Gillo Pontecorvo, 132 minutes, 1969, VOST
  • 18h05 - 18h45 Discussion avec le public et conclusion
     

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ESCLAVAGE & CINÉMA – Une série proposée par la Fondation pour la mémoire de l’esclavage et réalisée par Antoine Guégan. Dans le cadre des journées de commémoration de l’esclavage et de son abolition, la FME et le musée du quai Branly – Jacques Chirac s’associent pour proposer une série de films mobilisant la mémoire de l’esclavage à partir de plusieurs points de vues et imaginaires.

 

ORGANISATION

  • Antoine Guégan, historien du cinéma, programmateur du festival
  • Fondation pour la Mémoire de l'Esclavage : Pierre-Yves Bocquet et Armelle Chatelier
  • Musée du quai Branly - Jacques Chirac
    Anna Gianotti-Laban, département de la Recherche et de l'Enseignement

Date : Le samedi 31 mai 2025 de 10:00 à 18:10
Lieu : Dans la salle de cinéma du musée du quai Branly - Jacques Chirac
Public : Tous publics

Tarif : Gratuit (dans la limite des places disponibles)