livre blanc
de la recherche française sur les esclavages

L’historienne Dominique Rogers a remis le 30 avril 2025 à Philippe BAPTISTE, ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, en présence de Jean-Marc AYRAULT, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) et d’Antoine PETIT, président directeur général du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le Livre Blanc de la recherche française sur les esclavages (LiBRE) qu’elle a coordonné au nom de la FME.
Le soutien à la réalisation de ce Livre Blanc était un des engagements du ministère chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) dans le cadre de la 2e convention pluriannuelle entre l’État et la FME. Fondé sur plus de 200 auditions et contributions de chercheurs ou de responsables d’institutions scientifiques, culturelles ou administratives, le Livre Blanc propose un état des lieux inédit par son ampleur de la recherche française sur les traites, les esclavages et leurs héritages.
Il dresse le bilan d’un champ particulièrement dynamique, rassemblant en France plus de 250 chercheurs, sans compter les doctorants (près de 70 début 2025) relevant de 29 institutions différentes et représentant 14 disciplines, dont 42 % d’historiens. Les toutes les époques, sur tous les continents ; ils étudient également les héritages que les systèmes esclavagistes ont laissés après les abolitions, en France comme dans les autres chercheuses et chercheurs français touchent à toutes les questions liées à l’esclavage, à pays, ainsi que leur empreinte sur les arts et la culture. Ce faisant, ils éclairent quelques- unes des questions les plus sensibles au sein de la société française comme dans les relations internationales.
Le Livre Blanc montre également que, si les chercheuses et chercheurs français qui étudient les thématiques du Livre Blanc publient de nombreux ouvrages et articles sont fréquemment sollicités par les médias et le monde culturel et jouissent d’une belle reconnaissance à l’international, ils travaillent aussi de façon souvent isolée, au sein d’un champ qui manque encore de visibilité et de structuration, après les réelles avancées enregistrées dans les années 2000. Le Livre Blanc formule par conséquent 51 propositions pour aider à mieux organiser ce secteur par la création notamment d’un groupement d’intérêt scientifique dédié, pour renforcer les moyens dédiés en France à ses thématiques et pour renforcer les liens entre le monde de la recherche et celui de la culture et du patrimoine.
Après avoir salué le travail réalisé par la mission du Livre Blanc et rendu hommage à la qualité de la recherche française sur les esclavages, les traites et leurs héritages, Philippe BAPTISTE a rappelé l’importance que le gouvernement attache aux sciences humaines sociales, instrument essentiel pour comprendre notre monde, pour éclairer le débat public et pour guider les politiques publiques sur les questions les plus sensibles.
Dans un monde où, dans de nombreux pays, la recherche est suspectée, la liberté académique remise en cause et ses résultats ignorés voire censurés, une démocratie forte a plus que jamais besoin de ses chercheuses et chercheurs.
C’est pourquoi le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche travaillera avec le CNRS, la FME et tous les acteurs du champ pour étudier les conditions de mise en œuvre des orientations de ce Livre Blanc.
Je tiens à saluer le travail de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage qui permet, à travers ce Livre Blanc, de dresser un état des lieux de la recherche sur les esclavages. En France, la recherche sur ces sujets est particulièrement dynamique et ce Livre Blanc nous offre des pistes pour lui permettre de continuer à grandir pour nous apporter un éclairage scientifique sur des questions importantes et sensibles, en France et dans le monde.
Déclaration de Monsieur Philippe Baptiste,
Ministre délégué chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
SOMMAIRE
Synthèse
Introduction
1. Les enjeux : pourquoi un Livre Blanc sur les recherches menées en France sur les traites, les esclavages et leurs héritages ?
1.1. Un enjeu essentiel de compréhension du monde actuel
1.1.1. L’esclavage colonial, une page importante de l’histoire de France
1.1.2. Les héritages persistants de l’esclavage colonial en France
1.1.3. Un enjeu diplomatique important et sensible
1.1.4. « L’esclavage moderne » : une réalité encore actuelle
1.2. Une urgence pour la recherche française
1.2.1. Pour répondre aux besoins de la société française
1.2.2. Pour franchir une nouvelle étape dans la structuration du champ
1.3. La méthodologie du Livre Blanc
2. Le constat : un champ dynamique, en manque de visibilité et de structuration
2.1. Un champ dynamique
2.1.1. Un champ quantitativement dynamique par le nombre et la diversité de ses
chercheurs confirmés et de ses doctorants
2.1.1.1. Les chercheurs travaillant sur l’esclavage, les traites et leurs héritages en France
2.1.1.2. Un champ attractif pour les doctorants
2.1.2. Un champ quantitativement et qualitativement dynamique par le
renouvellement des connaissances scientifiques produites, de ses méthodes et de ses
approches
2.1.2.1. Les recherches sur les traites
2.1.2.2. Les esclavages de l’Antiquité à nos jours
2.1.2.3. Les héritages des traites et des esclavages
2.1.3. Un champ éditorialement dynamique par le volume de ses productions
scientifiques
2.1.3.1. Quelques éléments de volumétrie
2.1.3.2. Des sources diversifiées, en constante expansion, mais inégalement
accessibles aux chercheurs français
2.1.4. Un champ médiatiquement dynamique par l’importance et la diversité de ses
activités de démocratisation de la recherche
2.2. 2.1.4.1. Des chercheurs impliqués dans la formation des plus jeunes et de leurs
enseignants.
2.1.4.2. Des chercheurs impliqués dans la démocratisation de la recherche au
profit du grand public
2.1.4.3. Des acteurs et partenaires reconnus du monde de la Culture
2.1.4.4. Des intervenants réguliers dans les médias
2.2. Un champ en manque de visibilité et de structuration
2.2.1. Un champ qui sur les deux dernières décennies a été davantage soutenu
financièrement par l’Union européenne que par la France
2.2.1.1. Un soutien national plus faible que nos voisins
2.2.1.2. Une recherche bien soutenue par l’Union européenne, mais où les projets
coordonnés par les Français restent peu nombreux
2.2.2. Un manque persistant de structuration institutionnelle
2.2.2.1. L’absence de laboratoires dédiés
2.2.2.2. L’importance et les limites du CIRESC
2.2.2.3. Le rôle des associations et réseaux dans la structuration du champ
2.2.2.4. Les attentes du monde de la culture
2.3. Le problème des recrutements dans l’ESR : peu de postes, peu d’embauches
2.3.1. La situation dans les universités
2.3.2. La situation au CNRS
2.4. État des lieux de la formation dans l’Enseignement supérieur
2.4.1. La situation en licence
2.4.2. La situation en master et en doctorat
3. Propositions : un champ mieux organisé, plus soutenu, plus reconnu
3.1. Organiser la structuration du champ en s’appuyant sur les équipes existantes
3.1.1. Favoriser le développement d’une organisation réticulaire avec des nœuds
scientifiques aux moyens renforcés
3.1.2. Créer un Groupement d’Intérêt Scientifique pour structurer la recherche
française en lien avec les thématiques du Livre Blanc
3.1.2.1. Le Groupement d’Intérêt Scientifique : une structure qui répond aux
besoins actuels du champ
3.1.2.2. Un GIS au périmètre large, pluridisciplinaire et ouvert
3.1.2.3. Des projets fédérateurs pour porter l’action du GIS
3.1.3. Amplifier le réseau à moyen terme (4-5 ans), en développant des laboratoires
et des clusters d’excellence
3.1.4. Créer un réseau propre au monde francophone ?
3.2. Renforcer les moyens dédiés aux thématiques du Livre Blanc
3.2.1. Améliorer la formation et l’insertion des étudiants de la licence au doctorat
3.2.1.1. Inciter à l’introduction de modules de cours dédiés dès la licence
3.2.1.2. Renforcer la formation au niveau du master
3.2.1.3. Renforcer l’encadrement doctoral
3.2.2. Améliorer les moyens dédiés à l’insertion professionnelle des jeunes
chercheuses et chercheurs
3.2.2.1. Augmenter les recrutements pérennes
3.2.2.2. Soutenir davantage le développement de l’archéologie de l’esclavage et
des traites dans les universités de l’ESR
3.2.3. Améliorer les moyens de la recherche pour la production et la valorisation des travaux
3.2.4. Diversifier les sources de financement de la recherche
3.3. Faciliter l’accès aux sources disponibles
3.3.1. Faciliter la signalisation et l’identification des sources
3.3.2. Augmenter l’accessibilité des sources archivistiques, iconographiques et à la
documentation imprimée
3.3.3. Enrichir, mieux identifier, mieux valoriser les fonds
3.3.4. Développer les recherches sur les collections des différents services dédiés au
patrimoine et à la culture
Annexes
Annexe 1: Liste des contributeurs
Annexe 2: Liste des propositions
Annexe 3: Lettre de Mission du Président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage pour Dominique Rogers
SYNTHÈSE
Le présent Livre Blanc sur la Recherche française sur les Esclavages (LiBRE) a été réalisé par la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) à la demande du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, dans le cadre de la deuxième convention pluriannuelle entre l’État et la FME pour la période 2023 à 2026.
Coordonné par l’historienne Dominique Rogers, en délégation au CNRS et affectée à la FME pour conduire cette mission, le Livre Blanc dresse un état des lieux de la recherche française sur les traites, les esclavages et leurs héritages, dans le monde entier et à toutes les époques, dans la diversité des disciplines des sciences humaines et sociales ; il analyse l’organisation de ce champ et formule des propositions pour le rendre plus visible, mieux structuré et donc mieux à même de répondre aux attentes de la société comme des pouvoirs publics.
Pour les besoins de ses travaux, l’équipe du Livre Blanc animée par Dominique Rogers a eu des échanges (par le biais d’auditions, de questionnaires ou de sollicitations ponctuelles) avec 244 personnes appartenant pour 137 d’entre elles au monde de l’enseignement supérieur et de la recherche et pour 107 d’entre elles du monde de la culture et relevant de 99 institutions différentes.
1. Un sujet important et sensible
Le Livre Blanc rappelle tout d’abord que, dans beaucoup de pays dont la France, ce qui touche à l’esclavage et à ses héritages soulève aujourd’hui des questions sensibles, sur lesquelles l’éclairage de la recherche est particulièrement utile. Les travaux des chercheurs aident à mieux saisir l’importance que l’esclavage colonial et les combats pour son abolition ont eue pour la France. Ils montrent également comment les héritages multiples de ce passé continuent d’exercer leurs effets dans la société française contemporaine, dans les outre-mer comme dans l’Hexagone. Face aux polémiques, aux approximations voire aux contre-vérités que l’évocation de ce passé et de ses conséquences peut susciter dans l’opinion, les apports de la recherche sont essentiels pour préserver la qualité du débat public.
Les questions liées à l’esclavage sont également sensibles au niveau international. D’une part parce qu’elles continuent de marquer les relations entre les anciennes puissances coloniales et leurs anciennes colonies, à travers notamment la question des réparations de l’esclavage qui est devenue ces dernières années le sujet d’un débat mondial, et dont les travaux des chercheurs aident à mieux saisir les enjeux. D’autre part parce que les traites et des formes contemporaines d’esclavage continuent d’exister et que, pour pouvoir être combattues de manière efficace, il est nécessaire de mieux les connaître grâce aux apports de la recherche.
2. Un champ dynamique, mais en manque de visibilité et de de structuration en France
La mission du Livre Blanc a identifié 256 chercheuses et chercheurs qui travaillent actuellement en France sur des questions liées aux esclavages, aux traites et/ou à leurs héritages, auxquels on peut ajouter 67 doctorantes ou doctorants au 1er mars 2025 dont la diversité, en ce qui concerne tant les disciplines couvertes (14 au total) que les établissements de rattachement (29 différents), témoigne de l’attrait de ce champ pour les jeunes chercheurs et chercheuses de toute la France. Trois quarts de ces 256 chercheurs sont enseignants-chercheurs (en activité ou émérites) dans un établissement d’enseignement supérieur, les autres se répartissant entre les chercheurs employés par le CNRS ou l’IRD, les agents du ministère de la Culture et de ses établissements et 9% de chercheurs indépendants. Moins de la moitié d’entre eux sont des historiens, les 57% restants relevant de 18 disciplines différentes, les principales étant la littérature, l’anthropologie, l’archéologie et l’étude des civilisations étrangères (35 % de l’ensemble). Quatre chercheurs sur dix travaillent en Ile-de-France, trois sur dix dans le reste de l’Hexagone et autant dans les outre-mer (où 70 personnes travaillent sur les thématiques du LiBRE).
Le Livre Blanc fournit ensuite un tour d’horizon approfondi des travaux produits par les chercheurs français sur les traites, les esclavages et leurs héritages. La diversité des thématiques couvertes – toutes les aires et tous les périodes sont couvertes –, la pluridisciplinarité des approches (un même objet pouvant être envisagé du point de vue de l’histoire, de la littérature, de la philosophie, de l’anthropologie, de la littérature ou d’autres sciences humaines et sociales encore), la reconnaissance qui leur est apportée par les médias, les acteurs culturels comme le monde de l’édition, soulignent la grande richesse d’un secteur qui répond à une attente réelle du public, et éclaire les pouvoirs publics sur des questions très actuelles.
Ce tour d’horizon montre le développement ces dernières années en France de nouveaux domaines de recherche : les archéologues enrichissent nos connaissances sur la matérialité des esclavages et des traites, voire de l'engagisme ; les formes contemporaines de l'esclavage dit moderne mobilisent les juristes ; les historiens d’art et les musicologues cherchent son empreinte sur les œuvres et dans le patrimoine ; la question des réparations est désormais un objet d’étude ; historiens, sociologues et philosophes nourrissent un débat sur les liens entre race et esclavage... Epousant des tendances observables au niveau international, la recherche française s’est également ouverte à l’histoire globale, ainsi qu’à la micro-histoire, avec des travaux qui cherchent à restituer les existences et la parole de personnes en esclavage ou soumis à diverses formes de travail contraint. Sur le plan aréal, la recherche française sur les esclavages s’intéresse à toutes les régions du monde, et a notamment développé de fructueuses coopérations avec les chercheurs africains, même si, par rapport aux Amériques très bien couvertes, peu de chercheurs français travaillent sur l’Afrique, l'Europe, le monde arabe et, plus encore, l’Asie. Si le domaine littéraire s’est bien développé ces dernières années, l’étude des traites marque le pas, tout comme l’histoire économique de l’esclavage pourtant très dynamique dans le reste du monde. Le Livre Blanc souligne également l’importance que revêt pour les chercheurs les institutions culturelles et patrimoniales, qui conservent une bonne partie des sources sur lesquelles ils peuvent s’appuyer, et qui participent à la valorisation de leurs travaux dans les expositions permanentes ou temporaires ainsi que dans les contenus numériques que ces institutions proposent.
Ce dynamisme et l’écho que rencontrent les recherches françaises sur les thématiques du LiBRE contrastent avec les faiblesses constatées par la mission dans l’organisation du champ. En effet, si un grand nombre de chercheurs travaillent en France sur ces problématiques, beaucoup le font de manière isolée, et peinent à porter de grands projets, au niveau national dans le cadre de l’Agence Nationale de la Recherche comme au niveau international dans le cadre de l’Union Européenne ; ils sont également peu visibles hors des frontières en raison de l’absence en France de structures spécifiquement dédiées aux esclavages, à l’exception du Centre International de Recherches sur les ESClavages et post-esclavages (CIRESC), institution pionnière créée en 2005 mais qui ne saurait à elle seule répondre aux besoins de visibilité et de coopération des chercheurs français qui travaillent sur ces questions. Si le champ des études sur l’esclavage souffre comme l’ensemble des sciences humaines et sociales en France du faible nombre de recrutements permettant aux jeunes chercheurs de poursuivre après leur doctorat une activité de recherche, il est également victime des lacunes du système de formation supérieure, qui traite en licences et en masters les sujets liés aux esclavages et à leurs héritages de manière variable selon les territoires et les disciplines.
3. Propositions pour un champ mieux organisé, plus soutenu, plus reconnu
Le Livre Blanc formule 51 propositions regroupées en trois grands axes pour remédier aux limites relevées par la mission dans ses constats, et donner plus de force et plus de visibilité au secteur des études françaises sur les esclavages, les traites et leurs héritages :
• Organiser la structuration progressive du champ, en commençant par la création en 2026 d’un Groupement d’intérêt scientifique. ; Cce GIS, mode d’organisation souple entre des structures de recherche, devrait rassembler la quinzaine d’institutions françaises qui sont aujourd’hui les plus engagées dans les études sur l’esclavage ; il a vocation à aider les acteurs à porter des initiatives fédératrices pour le secteur, tels que l’organisation en France d’un congrès international, ou le lancement de grands projets destinés à être soutenus par l’ANR et/ou l’Union Européenne ; la création d’un réseau international autour de la francophonie devrait également être étudiée ainsi que, à plus long terme, la création d’un ou plusieurs laboratoires dédiés à ces questions.
• Renforcer les moyens dédiés aux thématiques du Livre Blanc, afin de combler les lacunes diagnostiquées dans le constat ; cela devrait passer notamment par un effort longitudinal commençant dès la formation initiale (en développant l’offre sur ces thématiques au sein des licences et en masters), puis au niveau du doctorat et à l’entrée de la carrière, à travers une politique de recrutement plus ouverte ; la mission recommande également de diversifier les sources de financement de la recherche, en mobilisant de nouveaux acteurs publics et privés (institutions financières…), comme d’autres pays ont su le faire.
• Investir dans le secteur de la culture et du patrimoine, afin de faciliter le repérage des sources disponibles (archives, œuvres, objets et autres éléments de patrimoine…), leur accessibilité et leur valorisation auprès des chercheurs comme du grand public, en s’appuyant notamment sur le numérique ; le Livre Blanc insiste également sur le renforcement des moyens alloués à l’archéologie de l’esclavage ainsi que, d’une façon plus générale, les liens entre le monde de la recherche et les institutions culturelles et patrimoniales.
Alors que, aux Etats-Unis, la recherche sur les esclavages et leurs héritages ne fait plus partie des priorités de la nouvelle administration présidentielle, le Livre Blanc affirme au contraire l’importance de ce champ, non seulement pour la France mais aussi pour le monde. En renforçant la structuration, les moyens, la visibilité de ce champ d’études, la France réaffirmerait à l’international comme auprès des Françaises et des Français sa volonté d’être en pointe sur ces questions. Elle répondrait mieux aux attentes sociales, elle participerait à l’amélioration de la qualité du débat public, et elle permettrait aux pouvoirs publics de disposer d’une expertise plus solide pour fonder leurs politiques sur des questions qui restent sensibles aujourd’hui.