France

En bref

A la croisée du Boulevard des Héros et du Boulevard Nelson Mandela se dresse une statue rendant hommage à Joseph Ignace, grand résistant contre l'esclavage.

Créateur de l'œuvre Jacky Poulier

Historique

Résistant dès les premières heures de l'esclavage, Joseph Ignace est un commandant libre de couleur guadeloupéen.
Il s'illustre pour ses prises de positions et combats incessants contre l'esclavage, notamment aux côtés de Victor Hugues et Louis Delgrès.
Ensemble, ils luttent contre le rétablissement de l'esclavage ordonné par Napoléon Bonaparte en 1802, après la première abolition obtenue suite à de nombreux soulèvements, dont celui de Pointe-à-Pitre (1792) auquel Ignace prend part.
Tandis que Leclerc emmène ses troupes sur la grande île, où il trouvera la mort et la défaite, le général Richepance débarque en Guadeloupe le 6 mai. 

Delgrès et Ignace désertent et organisent la résistance avec un groupe de 200 hommes. Le 10 mai, Louis Delgrès publie une Déclaration, dans laquelle il annonce qu’il ne sera pas question de reddition face à la tyrannie. Les combats s’engagent le même jour : 600 soldats de Richepance sont repoussés par leurs hommes. Deux jours plus tard, des troupes guadeloupéennes infligent de lourdes pertes aux soldats français. Le 14 mai 1802, Richepance débute le siège du Fort Saint-Charles où ils s’étaient retranchés. Après 10 jours de combats acharnés, Delgrès, Ignace et les autres officiers rebelles, à cours de munitions, quittent le fort avec le reste de leur troupe. Ils se regroupent alors en plusieurs bataillons distincts.

Ignace se déplace avec ses troupes près de Pointe-à-Pitre. Delgrès se retranche sur les hauteurs de la Basse-Terre, au Matouba, avec 300 combattants, en attendant l’arrivée des renforts d’Ignace. Ignace est tué au morne Baimbridge avec 675 de ses compagnons et ses deux fils. Les survivants seront amenés à Fouillole pour y être fusillés.
Delgrès se donnera la mort avec ses hommes dans un ultime geste de résistance.

Mémoire

A partir de la fin des années 1990, les monuments liés à l'esclavage honorent davantage les personnes réduites en esclavage elles-mêmes, qu'elles soient affranchies, marronnes ou victimes. La figuration des résistants et marrons rend justice à leur combat pour leur propre liberté, jusqu'ici peu mise en récit dans l'espace public. On retrouve ainsi des œuvres commémoratives qui représentent des marrons, qu'ils soient anonymes pour évoquer l'ensemble des résistants, ou bien identifiés, tels que Joseph Ignace, Louis Delgrès, Solitude, Héva, Flore Bois Gaillard, etc.

Toutefois, dans le récit de 1802, la figure de Louis Delgrès a tendance à occulter celle non moins importante et absolument indissociable de Joseph Ignace : l'artiste guadeloupéen Jacky Poulier et la ville des Abymes lui rendent donc ici un bel hommage.

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Situation

16.2498618, -61.5234297