En bref
Historique
Entré dans la carrière militaire, Louis Delgrès s’illustre dans les combats aux Antilles. Nommé colonel en 1802, il est chargé de protéger la Guadeloupe française contre les incursions et convoitises des autres puissances européennes. La même année, Napoléon Bonaparte décide de mâter la révolte de Saint-Domingue et de rétablir l’esclavage. Tandis que Leclerc emmène ses troupes sur la grande île, où il trouvera la mort et la défaite, le général Richepance débarque en Guadeloupe le 6 mai.
Delgrès et son ami Joseph Ignace désertent et organisent la résistance avec un groupe de 200 hommes. Le 10 mai, Louis Delgrès publie une Déclaration, dans laquelle il annonce qu’il ne sera pas question de reddition face à la tyrannie. Les combats s’engagent le même jour : 600 soldats de Richepance sont repoussés par les hommes de Louis Delgrès. Deux jours plus tard, des guadeloupéennes infligent de lourdes pertes aux soldats français. Le 14 mai 1802, Richepance débute le siège du Fort Saint-Charles où Delgrès s’est retranché avec ses hommes. Après 10 jours de combats acharnés, Delgrès, Ignace et les autres officiers rebelles, à cours de munitions, quittent le fort avec le reste de leur troupe. Ils se regroupent alors en plusieurs bataillons distincts. Ignace se déplace avec ses troupes près de Pointe-à-Pitre. Delgrès se retranche sur les hauteurs de la Basse-Terre, au Matouba, avec 300 combattants, en attendant l’arrivée des renforts d’Ignace. Ignace est tué au morne Baimbridge avec 675 de ses compagnons et ses deux fils.
Les survivants seront amenés à Fouillole pour y être fusillés. Louis Delgrès réfugié avec les 300 hommes qui lui restent sur les hauteurs du Matouba fait face à 1800 soldats de Richepance qui l’attaquent. Les Guadeloupéens résisteront malgré tout et parviendront, encore, à se déplacer jusqu’à l’Habitation d'Anglemont, à quelques kilomètres de là. Plutôt que de se rendre, Delgrès et ses compagnons se font sauter avec des barils de poudre. Le 16 juin 1802, Richepance publie un arrêté rétablissant l’esclavage en Guadeloupe. On peut y lire : "Jusqu’à ce qu’il en soit autrement ordonné, le titre de citoyen français ne sera porté dans l’étendue de cette colonie et dépendances que par les blancs. Aucun autre individu ne pourra prendre ce titre ni exercer les fonctions qui y sont attachées".
Mémoire
Lors de la célébration des 220 ans des « Fusillés de Fouillole », le vendredi 27 mai 2022, le mémorial a été inauguré au Campus de Fouillole.
En partenariat avec le Conseil régional, le Conseil départemental, Cap Excellence, la Ville de Pointe-à-Pitre et la Direction des Affaires Culturelles, l’Université des Antilles, a organise toute une journée commémorative en l'honneur des cent cinquante combattants de la liberté fusillés sur le rivage de la plage de Fouillole le 27 mai 1802.
Un devoir de mémoire est formulé auprès de ces anonymes ayant combattu aux côtés de Louis Delgrès et Joseph Ignace.
La journée fut marquée par la tenue d’une rencontre scientifique, des prestations artistiques et l’inauguration d’un mémoriel sur le campus de Fouillole.
Un projet de monument a également été lancé par l'Université des Antilles afin de célébrer la mémoire des fusillés de Fouillole.
Plaque commémorative
"Après la Défaite d'Ignace à BAIMBRIDGE, 150 prisonniers furent mené à FOUILLOLE le 27 mai 1802.
Ici, placé sur le rivage tels des brises-lames qui se seraient érigés face à la houle déferlante du rétablissement de l'esclavage, ils furent fusillés...
Les vagues emportèrent eu large leurs cadavres, mais pas leurs idéaux."
Source d'information
- FME
- Site web du CNMHE
- Salaura, Didon. "[Mémoire] 27 mai 1848-27 mai 2022 : Rendez-vous à d’autres commémorations de l’abolition de l’esclavage en Guadeloupe", Karibbean Newsweek, 27 mai 2022.