Guadeloupe
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Chantier de fouille de l'habitation d'Anglemont. Dans « L’habitation d’Anglemont révélée par l’archéologie » par Gérard Richard. Dans Bulletin de la Société d'Histoire de la Guadeloupe.
© Gérard Richard. Dans Bulletin de la Société d'Histoire de la Guadeloupe.
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En bref

C'est sur le site de l’habitation d’Anglemont à Matouba en Guadeloupe qu'a eu lieu un des événements les plus marquants de la résistance guadeloupéenne contre le rétablissement de l’esclavage. Il s’agit du sacrifice de Louis Delgrès, chef des troupes rebelles guadeloupéennes contre le général Richepance qui se donna la mort avec ses hommes en faisant exploser l’habitation d’Anglemont dans laquelle ils se trouvaient.

Historique

L’habitation d’Anglemont, connue autrefois sous le nom d’habitation Surville, est en 1802 la propriété de Louis Henry d’Anglemont de la Haye par suite de son mariage en 1787 avec Jeanne Marguerite Dupuy Desilets, veuve Surville, décédée en 1796.
Sous l’Ancien Régime, cette habitation-caféière est connue par l’inventaire après décès du comte de Prael de Surville en 1786. Toutefois, à partir de la Révolution, son histoire devient lacunaire. Louis Henry d’Anglemont et son épouse sont absents de la Guadeloupe pendant une partie de la Révolution. 

Selon Lacour, « Les insurgés avaient établi leur quartier général sur l’habitation d’Anglemont. La vaste terrasse de cette propriété, élevée au-dessus du sol, ayant un parapet, présentait une sorte de fortification ». En effet, Delgrès et les troupes rebelles se sont repliés sur l’habitation dès le 23 mai 1802, déjà fortifiée en réduit défensif, car sa situation naturelle la protège sur trois côtés. Sa position naturelle a été renforcée par des aménagements défensifs avec aux alentours des avant-postes constitués par d’autres habitations (Lassalle, Guichard, Richaud, Fifi-Massieux) ou par des défenses naturelles. L’habitation est en effet installée sur un plateau cerné par des falaises et deux cours d’eau, la rivière Noire et la rivière Saint-Louis, qui en protègent les accès.

« Vivre libre ou mourir ! »

Louis Delgrès (1766-1802), est un métis libre né à Saint-Pierre en Martinique et devient officier de l'armée. En mai 1802, il refuse de se soumettre au corps expéditionnaire et combat en reprenant le mot d'ordre des Jacobins (républicains radicaux) « vivre libre ou mourir ». Après 18 jours de combat, encerclé par des forces supérieures dans l'habitation d'Anglemont à Matouba (Saint-Claude), pour ne pas être fait prisonnier, il fait exploser son retranchement et meurt avec 300 compagnons d'armes. 

Mémoire

Haut lieu de mémoire, l'habitation d'Anglemont a été le sujet d'un colloque organisé par la Région à l'Université des Antilles, le 28 mai 2022, au 220ème anniversaire du sacrifice de Delgrès. Chercheurs, historiens et archéologues ont ainsi pu travaillé sur la thématique suivante : « Le Sacrifice de Delgrès et ses compagnons : une nouvelle approche historique et archéologique des évènements du 28 mai 1802 à l'habitation d'Anglemont ». 

Plaque commémorative

Une stèle qui commémore le sacrifice de Louis Delgrès et de ses compagnons a été érigée en 1948, lors du centenaire de l’abolition de l’esclavage, au lieu-dit du Grand Parc Matouba, en Guadeloupe. Elle n'est cependant pas sur le site lui-même.

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Situation

16.0413381, -61.6955467