En bref

Les quais de Bordeaux sont inscrits sur la liste du Patrimoine mondial par l'UNESCO depuis 2007. Un certain nombre d’édifices datant du XVIIIème siècle sont classés Monuments Historiques. Les quais de la Garonne se situent donc au niveau du port maritime de Bordeaux, anciennement port négrier.

Historique

En 1571, le parlement de Bordeaux exigea la libération d'esclaves noirs amenés dans le port de la Lune pour y être vendus. Le premier voyage négrier bordelais s'effectue un siècle plus tard en 1672, mais jusqu'en 1740, les Bordelais envoient seulement 24 navires. L'apogée de la traite négrière bordelaise se situe à la fin du XVIIIème siècle, et Bordeaux dépasse même en 1786 son « concurrent » nantais, en développant en particulier la traite sur la côte est de l'Afrique.

La traite négrière bordelaise permet de développer le commerce sucrier des Antilles et notamment celui de Saint-Domingue. De formidables fortunes s'édifient, fondées sur l'esclavage, soit avec le commerce des denrées coloniales, produit du travail des nègres, soit en tant que propriétaires de plantations aux îles. Si la traite négrière contribua à développer la puissance économique de Bordeaux, c'est essentiellement le commerce des denrées coloniales, produites par les esclaves, qui a enrichi la ville.
 
Selon l'historien Éric Saugera, entre 1685 et 1826, 186 armateurs bordelais participent directement à la traite négrière avec plus de 508 expéditions.
Celles-ci sont à l'origine de la déportation de plus de 130 000 esclaves noirs vers les possessions françaises. Parmi ces négriers, la majorité, soit 105 maisons, organisent une seule expédition et une minorité en organise plus de 10. ​​​​​​​La ville se place en deuxième position des ports français, derrière Nantes, pour l'ensemble de la période concernée. 

Le Musée d’Aquitaine présente depuis 2009 des salles permanentes consacrées à l’esclavage et au commerce triangulaire.

Mémoire

Lors de la première cérémonie officielle de commémoration de l’esclavage et de la traite négrière, le 10 mai 2006, une plaque commémorative est inaugurée sur les quais à la mémoire des esclaves africains déportés aux Amériques.

Dans le cadre de sa politique mémorielle, la ville de Bordeaux expose son passé négrier dans l’espace public suivant des objectifs pédagogiques pour mieux faire connaître ce grand aspect de l’histoire de la ville et de son engagement dans la commémoration des victimes de l’esclavage, de ses abolitions et de la traite négrière.

En ce sens, la ville a ouvert un site web dédié à ces sujets comme outil pédagogique disponible pour tous. On y retrouve une proposition de parcours mémoriel à travers des sites historiques, plaques et monuments du paysage bordelais. Les quais de la Garonne en font partie. 

Plaque commémorative

"A la fin du XVIIème siècle, de ce lieu est parti le premier navire armé dans le port de Bordeaux pour la traite des Noirs.
Plusieurs centaines d'expéditions s'en suivirent jusqu'au XIXème siècle.
La Ville de Bordeaux honore la mémoire des esclaves africains déportés aux Amériques au mépris de toute humanité."

Source d'information

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Les quais de la Garonne et le port de Bordeaux au XVIIIème siècle.

Situation

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