Exposition GARE
«Résistant.es contre l'esclavage.Portraits de figures emblématiques de ce combat »
RESISTANT.E.S contre l'esclavage, portraits de figures emblématiques de ce combat est une exposition dans les gares SNCF, produite en partenariat entre la FME, la Casden et SNCF Gares & connexions.
Cette exposition présente jusqu'à 30 portraits de résistant.e.s, aussi bien hommes que femmes, personnages historiques ou bien contemporains, antillais, africain, français, européen, tous les profils sont mêlés, avec un dénominateur commun : la résistance contre l'esclavage au cours de leur vie.
Certaines figures sont d'anciens esclaves, d'autres ont lutté pour l'abolition, certains sont auteur et par leurs écrits ont raconté l'histoire de personnes mises en esclavage et luttant pour leurs droits, enfin des politiques sont présentés pour leurs combats en faveur de la reconnaissance de ce crime contre l'humanité.
L'exposition de ces portraits variés, riches de leur pluralité, montre les résistances qui ont eu lieu partout dans le monde, à toutes les époques, face à l'horreur de l'esclavage. Ces figures héroïques sont présentées dans les gares, accessibles gratuitement, et proposent à tous les usagers des quatre gares concernées de découvrir ces portraits et de s'en inspirer dans les combats contemporains.
Une exposition à découvrir en 2025 en gare de
Montpellier-Saint-Roch,
Lille Flandres et
Paris Gare de l'Est.
Présentée en 2024 en gares de
Lyon Part-Dieu,
Marseille Saint Charles,
Paris Gare de Lyon
et Toulouse Matabiau.


Affiche de l'exposition RESISTANT.E.S, 2024


Vue de Paris Gare de Lyon ©Mathieu Delmestre
RÉSISTANT.E.S CONTRE L’ESCLAVAGE
Portraits et itinéraires de figures emblématiques de ce combat
Du 16ème siècle au 19ème siècle, la France a participé à un système économique et social inhumain : l’esclavage colonial. 4 millions de personnes en ont été victimes dans ses colonies d’Amérique, des Caraïbes, d’Afrique et de l’Océan Indien (1,5 millions d’Africaines et d’Africains qui y ont été déportées pour être réduites en servitude et 2,5 millions de personnes qui y sont nées en esclavage). Ce système a été légitimé par l’État en 1685 à travers une législation spéciale, le Code Noir, voulu par Louis XIV pour réglementer l’esclavage dans les colonies française. Il a été soutenu et développé par les milieux économiques, et mis en œuvre et maintenu par une répression féroce.
De tous temps et en tous lieux, l’esclavage a suscité des résistances, chez les personnes en esclavage qui tentaient d’échapper à leur condition comme chez les personnes libres qui dénonçaient cette pratique. Ces résistances ont pris des formes très diverses. La fuite – ou marronnage – a été par exemple un mode permanent de résistance, indissociable de l’esclavage. Temporaire ou définitif, le marronnage a permis d’échapper aux conditions de travail inhumaines et à la violence dans les plantations. Beaucoup de marronnes et de marrons ont trouvé refuge dans des montagnes ou des forêts, se regroupant en communautés, recréant des solidarités et inventant de nouveaux modes de vie. Poursuivis sans relâche par les maîtres ou par des chasseurs d’esclaves, ils ont risqué gros s’ils étaient repris, jusqu’à la mort. Les risques encourus, associés aux valeurs véhiculées par le marronnage, expliquent l’importance aujourd’hui du marron comme figure de résistance.
Les personnes en esclavage ont toujours saisi les opportunités pour se révolter. Sous la Révolution, en 1791, les esclaves de la colonie française de Saint-Domingue se sont soulevés, et sont parvenus à imposer l’abolition de l’esclavage, réalisant ainsi la promesse de liberté et d’égalité de la Déclaration des Droits de l’Homme. Résistant au rétablissement de l’esclavage par Napoléon Bonaparte en 1802, les anciens esclaves de Saint-Domingue ont ensuite poussé leur combat jusqu’au bout, arrachant leur indépendance en 1804, sous le nom d’Haïti. Dans les autres colonies françaises, il faudra attendre 1848 pour que, sous l’action combinée des militants abolitionnistes et des esclaves révoltés, l’esclavage soit enfin aboli.

Vue de la Gare de Toulouse Matabiau ©Mathieu Delmestre
L’abolition de l’esclavage n’a pas fait cesser toutes les injustices et les discriminations issues du système colonial ; et les idéaux, qui ont renversé l’esclavage, continuent d’inspirer celles et ceux qui défendent toujours la dignité humaine. Depuis sa création en 2019, la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage (FME) transmet cette histoire. Elle la partage avec vous dans cette exposition en gare consacrée à des figures emblématiques. Leurs vies de combat nous rappellent comment leur engagement a forgé notre République et ses idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité.
En déployant cette exposition dans des espaces publics, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage et SNCF Gares & Connexions souhaitent contribuer à transmettre au plus grand nombre l’histoire de la France coloniale. L’opération, qui relève du devoir de mémoire, démontre le rôle sociétal des gares qui s’engagent tout au long de l’année sur de nombreux sujets de société, dans le cadre de leur politique culturelle.

UN PARCOURS EN QUATRE SÉQUENCES
Une collection de biographies augmentées
Dans chaque gare, le public trouvera une série de biographies avec :
- Une représentation visuelle de la personne (portrait historique ou création artistique)
- Une brève biographie résumant les principaux engagements de la personne
- Un QR-Code permettant d’accéder à la biographie détaillée de la personne sur le site internet de la FME, avec des liens et des références pour aller plus loin

Vue de la Gare de Lyon Part Dieu ©David Paquin
Incarner l’Histoire : le rôle des artistes
A l’époque coloniale, les portraits de personnes en esclavage étaient très rares. Plus encore lorsqu’il s’agit de marrons et de marronnes et de rebelles, qui vivaient en marge de la société esclavagiste, que le pouvoir voulait réprimer et dont il a souhaité effacer la mémoire. Ce déficit de représentation continue d’avoir des conséquences aujourd’hui, car il contribue à invisibiliser les figures de résistance à l’esclavage au fil des siècles.
Pour restituer cette histoire à partir de ses héros et héroïnes , il est donc essentiel de dépasser cette absence d’images. Pour certaines des personnalités de l’exposition RÉSISTANT.E.S, la FME a fait appel à l’imagination d’artistes d’aujourd’hui – créateurs et créatrices de BD, de jeux vidéo ou de street-art… – qui ont imaginé l’apparence de ces figures restées trop longtemps ignorées de l’Histoire.
Des citations inspirantes
Les combats contre l’esclavage et pour l’égalité ont marqué la culture française, les idées, la vie politique. Pour le montrer, l’exposition RÉSISTANT.E.S contre l'esclavage propose également une sélection de citations de textes historiques (les décrets d’abolition de 1794 et 1848, les proclamations de Toussaint Louverture ou les œuvres d’Olympe de Gouges) ou d’écrivains contemporains (signés Maryse Condé, Aimé Césaire, Fabienne Kanor ou Boris Gamaleya) qui évoquent ces combats et les valeurs qu’ils mobilisent.

Vue de la Gare de Toulouse Matabiau ©David Paquin
Informations pratiques
A découvrir en gare de Montpellier-Saint-Roch du 17 mars au 17 mai 2025
- Accès libre et gratuit
- Visites commentées par la FME : dates à venir
La FME bénéficie pour cette exposition du soutien de :
- SNCF Gares & connexions
- la CASDEN

