Le buste de Toussaint Louverture a été offert par la République d’Haïti, à l’occasion du bicentenaire de sa fondation. Il est l’œuvre de Ludovic Booz, sculpteur haïtien, et installé depuis 2005 dans le square du même nom, inauguré le 11 mai 2019. Le buste est accompagné d’inscriptions relatant une biographie de Toussaint Louverture et le rôle de Bordeaux dans la traite négrière.

Toussaint Louverture (1743-1803)

Ancien esclave affranchi de Saint-Domingue, François-Dominique Toussaint Louverture (20 Mai 1743 – 7 Avril 1803) devint le premier général noir de l’armée française en 1793, après l’abolition de la traite par la République. Il est considéré aujourd'hui comme une des grandes figures des mouvements anticolonialiste, abolitionniste et un acteur majeur de l'émancipation des Noirs.

En 1802, il est emprisonné au Château de Joux, dans le Doubs, sur ordre de Bonaparte, pour s’être opposé au rétablissement de l’esclavage des noirs. Il y meurt le 7 avril 1803, sans avoir pu connaître la proclamation d'indépendance d'Haïti, le 1er janvier 1804, par son ancien lieutenant Jean-Jacques Dessalines.

Bordeaux

Au cours du XVIIIème siècle, Bordeaux voit son activité maritime croître considérablement, en raison de l’expansion du commerce vers les Antilles. La position du port de la ville s’en voit renforcé au niveau national, au-delà du trafic des vins. 
Comme la grande majorité des ports européens, Bordeaux participe ainsi à la traite atlantique européenne sur le schéma du commerce triangulaire. 400 à 500 expéditions sont ainsi montées au départ du port de la ville. 
Bordeaux est particulièrement active au XVIIIème siècle puisque, à la veille de la Révolution française, il est le premier port colonial français avec l’envoi de deux fois plus de navires que Nantes ou Marseille, s’accaparant ainsi près de la moitié du commerce colonial.
Cette activité s’inscrit cette fois dans le commerce en droiture (à 95%), un commerce qui s’effectue directement entre la France et ses colonies, sans passer par l’Afrique, ne participant ainsi pas à la Traite négrière telle qu’on le définit. 
Bordeaux s’enrichit essentiellement des denrées produites par les personnes réduites en esclavage dans les Antilles et surtout à Saint-Domingue, largement plus peuplée et donc, productrice. De nombreux planteurs possédant des esclaves sont bordelais, migrants sur les 550 à 600 navires annuels traversant l’Atlantique directement vers Saint-Domingue. L’île représente alors 75% du commerce colonial en droiture à Bordeaux.