Historienne université des Antilles

Fondation pour la mémoire de l'esclavage

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D Rogers


Dominique Rogers est maîtresse de conférence en histoire moderne à l'université des Antilles.

Dominique Rogers est maîtresse de conférence en histoire moderne à l'université des Antilles. Spécialiste des sociétés antillaises modernes et plus particulièrement de la partie française de Saint-Domingue, elle s'intéresse également aux petites Antilles et à la Guyane françaises ainsi qu’aux relations entre l'Afrique et les Antilles. 

Elle est l’auteur d’une thèse sur « Les libres de couleur des capitales de la partie française de Saint-Domingue : fortune, mentalités et intégration, 1776-1789 ». Elle a dirigé la publication de nombreux ouvrages :

  • Voix d’esclaves. Louisiane, Antilles et Guyanes françaises, XVIIIe-XIXe siècles, Collections sources et documents, Karthala, octobre 2015

  • co-dirigé avec B. Lesueur (dir.), Sortir de l’esclavage, XIVe-XIXe siècles, (Europe du sud, Amériques) Karthala, avril 2018

  • Libres après les abolitions ? (Statuts et identités aux Amériques et en Afrique), Karthala, décembre 201 ;  Habiter la ville aux Antilles et en Guyane (XVIIIe-XXIe s) : essai d’approche pluridisciplinaire, l’Harmattan, 2020.  


Elle a assuré la conception scientifique et technique de plusieurs bases de données :  

  • avec Myriam Cottias,  « Le droit des esclavages et des traites, textes juridiques internationaux, nationaux et locaux produits en Europe, en Afrique et dans les Amériques du XVe au XXe siècle », une base de données évolutive en ligne depuis 2012 ;

  • avec Erick Noel, « Esclavage en Martinique », juin 2019, une base de données indexant plus de 3 200 actes notariés du XVIIIe siècle et recensant plus de 14 700 personnes au statut d'esclave dans la société coloniale de la Martinique.

  • Enfin, elle est l’une des  « huit personnalités qualifiées issues du monde de la recherche choisies pour son expertise » pour la création du  Portail « La France aux Amériques », une bibliothèque numérique collaborative bilingue (français - anglais) fruit de la coopération entre la Bibliothèque nationale de France et près de 18 institutions culturelles et universitaires françaises, canadiennes, américaines et britanniques, dont le volet Amériques du Nord a été mis en ligne mai 2021 et le  volet Antilles et Guyane est en cours de finalisation.

En langues étrangères, on signalera quelques articles ou chapitres d’ouvrages importants, dont notamment:

  • « Slave judiciary testimonies in the French Caribbean: what to do with them », in Sophie White and Trevor Burnard (ed), Hearing Enslaved Voices, African and Indian Slave Testimony in British and French America, 1700-1848, Routledge, 2020, p. 58-78 ,

  • "On the Road to Citizenship: The Complex Route to Integration of the Free People of Color in the Two Capitals of Saint-Domingue", D. Geggus and N. Fiering eds, The World of the Haitian Revolution, Indiana University Press, 2009, p. 65-78,

  • avec  Stewart King, ““Housekeepers, Merchants, Rentières: Free Women of Color in the Port Cities of Colonial Saint-Domingue, 1750-1790”, Jodi Campbell and Douglas Catterall ed., Women in Port: Gendering Communities, Economies, and Social Networks in Atlantic Port Cities, 1500-1800, Cameron University of Oklahoma, Brill, 2012, pp. 357-397 ;

  • en italien, « Sguardi divergenti sull’assimilazione dei liberi di colore negli archivi del siniscalcato del Petit-Goâve, parte francese di Santo Domingo (1778-1786) », Quadernici storici, avril 2015, n° 1, p. 87-114.

Ses travaux les plus récents portent sur les villes et les sociétés urbaines des grandes et des Petites Antilles, l’expérience de la liberté générale dans la partie française de Saint-Domingue entre 1794 et 1802, mais aussi sur les bio-ressources de Martinique. Cette dernière thématique est liée à un projet de recherche appliquée, lauréat du plan innovation outre-mer (PIOM) France 2030, dans le cadre d’un partenariat avec le PARM, le CIRAD, l’Institut Technique Tropical, la chambre de commerce de Martinique, le CHUM, divers acteurs privés de l’économie martiniquaise, enfin le Muséum d’histoire naturelle de La Rochelle et diverses universités de France hexagonale.

Les engagements de Dominique ROGERS portent également sur la valorisation patrimoniale de l’histoire de l’esclavage. Elle a été membre du conseil scientifique mis en place par les Anneaux de la Mémoire et l’Association Verte vallée, sur un Projet de valorisation historique et touristique de La Grivelière et de la vallée de la Grande-Rivière, en Guadeloupe.
Elle a accompagné la mise en valeur du cimetière colonial de l’Anse Bellay et a contribué au changement de scénographie du domaine de la Pagerie en Martinique, aux côtés de Manuella Yung Hing, Jessica Pierre-Louis, Yvanna Vaïtilingon. Dans ces deux derniers cas, il s’agissait de sortir des processus d’invisibilisation des hommes et des femmes esclavisés qui ont trop longtemps eu cours à la Martinique et dans d’autres territoires français.

Dominique ROGERS est membre du bureau du Centre International de recherches sur les esclaves et les traites (CIRESC) depuis 2005.

Entre 2008 et 2012, elle a été responsable du Work package 7, « droit : normes et pratiques sociales » du Programme européen EURESCL Project (FP7 – European Commission), Les Traites, les esclavages et leurs abolitions dans la construction de l’Europe, élaboré par le CIRESC et ses partenaires (Wise Institute, Hull, Royaume-Uni ; les Archives nationales du Danemark ; l’université de Porto, Portugal ; la Casa de Velasquez, Espagne; le CEMCA au Mexique ; l’université Cheik Anta Diop, Sénégal),  un programme qui a été lauréat du Prix des étoiles de l’Europe.

Depuis février 2016, elle siège à la Commission Territoriale de la Recherche Archéologique des Outre-Mer.
Depuis 2020, elle est également membre du conseil scientifique de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, où elle participe à de nombreuses actions de valorisation des recherches sur les questions d’esclavages : création d’une nouvelle exposition itinérante sur l’esclavage en France et dans ses colonies, ateliers de formations pour les enseignants de diverses académies, membre du prix de thèse et des commissions de choix des appels à projet recherche ou citoyenneté.

En 2020, elle a été faite Chevalier des Arts et des Lettres, par le ministre de la Culture, pour ses travaux sur l’histoire des esclavages et sa contribution à la démocratisation de ces thématiques.

Depuis janvier 2024, dans le cadre d’un partenariat entre le Ministère de l’Enseignement Supérieur, le CNRS et la FME, elle est en charge de l’élaboration d’un livre blanc sur les recherches menées en France et dans les mondes francophones sur les traites, les esclavages et les post-esclavages (LIBRE).