France

En bref

Erigée sur la place Victor Hugo en 1897, cette statue de bronze, due au sculpteur Barrias, représente l'abolitionniste debout, un bras tendu vers le ciel et ouvert sur le monde, tandis que l'autre entoure les épaules d'un esclave libéré. La statue qui était la première dédiée à Schoelcher, renversée et endommagée en juillet 2020, a été depuis mise à l'abri.

Créateur de l'œuvre Louis-Ernest Barrias

Historique

La sculpture en bronze, œuvre du sculpteur Louis-Ernest Barrias et du fondeur Barbedienne, est le fruit d'une commande lancée dès 1894, un an après la mort de Victor Schoelcher. Exécutée en 1896, elle fut inaugurée à Cayenne le 14 juillet 1897. Elle est propriété de la commune et protégée au titre des Monuments Historiques en 1999, à l'issue d'un processus de classement débuté en 1994, pour le bicentenaire de la 1ère abolition de l'esclavage.

Schoelcher y est présenté dans ses habits de fonction, le pied sur les chaînes de l'ancien esclave, vêtu d'un simple pagne. 

Victor Schoelcher (1804-1893)

Journaliste et homme politique français, Victor Schœlcher a consacré sa vie à la lutte contre l’esclavage. Militant de l’abolition sous la Monarchie de Juillet, il est le rédacteur du décret du 27 avril 1848 qui abolit définitivement l'esclavage en France. Jusqu’à sa mort en 1893, il ne cessera de se battre contre l’exploitation dans les colonies françaises.

Mémoire

Le propos d'origine de cette statue était de rendre hommage à Victor Schoelcher, initiateur du décret d'abolition définitive de l'esclavage sur les territoires français, en 1848.

En Guyane, comme aux Antilles, la statuaire de Schoelcher est pendant tout le XXème siècle omniprésente. De nos jours, ces représentations sont attaquées, vandalisées voire détruites par des militants. Ceux-ci accusent le schoelcherisme d'avoir mis en place une idéologie paternaliste dont les statues rendent compte, opposant la grandeur ou l'élégance de Victor Schoelcher à la petitesse ou nudité des anciens esclaves. Ces iconographies effacent le souvenir des combats des esclaves et promeuvent une reconnaissance inconditionnelle à une République Libératrice.

Porteuse à la fois de la mémoire de l’abolition de 1848 et de l’usage ultérieur que les élites schoelcheristes ont fait de ses combats, la figure de Victor Schoelcher est aujourd’hui contestée dans les DOM, notamment en Martinique où des manifestants ont détruit deux de ses statues le 22 mai 2020, jour de commémoration de l'abolition de l'esclavage dans l’île. A Cayenne, la statue de Schoelcher a aussi été retrouvée recouverte de peinture rouge, puis renversée, en juillet 2020, dans un contexte politique tendu par l'opposition à la vaccination contre le COVID, et alors que le mouvement mondial Black Lives Matter amorcé aux Etats-Unis avait entraîné une forte contestation contre des statues associées à l'esclavagisme et au racisme.

Les contestataires des monuments à Schoelcher revendiquent donc la visibilisation des luttes et résistances des esclaves, marrons et insurgés, afin d'honorer la mémoire de ces anonymes.  Ils reprochent aussi à Schoelcher d'avoir contribué à l'indemnisation des maîtres esclavagistes après l'abolition. Bien qu'il n'ait pas personnellement été en faveur de cette politique, il représente en ce sens la République et l'injustice de la réparation de plusieurs siècles d'esclavage.

Plaque commémorative

" A Victor Schoelcher, la Guyane reconnaissante.
La République n'entend plus faire de distinction dans la famille humaine.
Elle n'exclut personne de son immortelle devise
Liberté - Egalité - Fraternité."

Source d'information

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Situation

4.93726905, -52.335146344145