France

En bref

La ville de Schoelcher accueille une statue en pierre de l'homme qui lui a donné son nom, Victor Schoelcher. Elle représente l'homme politique debout.

Créateur de l'œuvre Marie-Thérèse Julien-Lung Fou

Historique

La statue de l'artiste martiniquaise Marie-Thérèse Julien Lung-Fou, installée à l'entrée du centre-bourg de Schoelcher, depuis 1964, représente l'abolitionniste debout. Contrairement aux monuments de Cayenne ou Fort-de-France qui symbolisent l'émancipation octroyée, et la reconnaissance des anciens esclaves, en représentant Schoelcher guidant une jeune personne sortie de l'esclavage, cette statue en pied ne suggère pas de relation paternaliste.

En 2004, une oeuvre de Victor Anicet, sous forme d'une frise de 33 m² en pierre émaillée, en arrière-plan de la statue, vient introduire une narration historique plus large, mettant en scène les esclaves eux-mêmes luttant pour leur émancipation, notamment lors de l'insurrection du 22 mai 1848.

Victor Schoelcher (1804-1893)

Journaliste et homme politique français, Victor Schœlcher a consacré sa vie à la lutte contre l’esclavage. Militant de l’abolition sous la Monarchie de Juillet, il est le rédacteur du décret du 27 avril 1848 qui abolit définitivement l'esclavage en France. Jusqu’à sa mort en 1893, il ne cessera de se battre contre l’exploitation dans les colonies françaises.
Porteuse à la fois de la mémoire de l’abolition de 1848 et de l’usage ultérieur que les élites schoelcheristes ont fait de ses combats, la figure de Victor Schoelcher est aujourd’hui contestée dans les DOM, notamment en Martinique où des manifestants ont détruit deux de ses statues le 22 mai 2020, jour de commémoration de l'abolition de l'esclavage dans l’île.

Mémoire

La statue rend hommage à Victor Schoelcher, rédacteur du décret pour l'abolition définitive de l'esclavage sur les territoires français, en 1848. Dans les années 60, le "schoelcherisme" est associé à l'assimilation politique par laquelle l'ancienne colonie de Martinique est devenu un département français. Cette assimilation montre vite ses limites, en ne satisfaisant pas la demande d'émancipation qu'avait représenté la figure de Schoelcher sous la IIIème République.

La figure de Schoelcher est remise en cause, et ses représentations sculptées attaquées à plusieurs reprises, y compris celle-ci. 
D'une part car, outre ses propres volontés et convictions, la place qu'on lui accorde dans l'histoire française et dans l'espace public a tendance à occulter le rôle des esclaves eux-mêmes qui ont lutté activement pour leur propre liberté.
D'autre part parce que Schoelcher a consenti au principe d'indemnisation des maîtres esclavagistes, fait qui a pris une place grandissante dans la mémoire de l'esclavage aux Antilles depuis les années 2000.

Après un premier vandalisme en 2013, la statue de la ville de Schoelcher a été retrouvée au sol, brisée, le 22 mai 2020, jour de la commémoration locale de l'abolition de l'esclavage suite à quoi elle fut déboulonnée. Les contestataires des monuments à Schoelcher revendiquent la visibilisation des luttes et résistances des esclaves, marrons et insurgés, afin d'honorer la mémoire de ces anonymes. 

Plaque commémorative

"Nulle terre française ne portera plus d'esclaves."

Source d'information

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Situation

14.6204351, -61.0971377