Flore Pavy Blois

Flore Pavy est Attachée Temporaire d’Enseignement et de Recherche (ATER) à temps plein à la faculté d’Humanités Caribéennes Roger Toumson, université des Antilles - pôle Guadeloupe.

Le jury, formé de membres du conseil scientifique de la FME a attribué le prix de thèse 2023 à Flore Pavy pour sa thèse Le Mas de Voukoum ou la genèse d’un rite oublié. Un dispositif rituel de transformation des corps et des esprits au cœur du carnaval guadeloupéen, thèse en anthropologie sociale et ethnologie soutenue le 8 décembre 2021 sous la direction de Philippe Descola et Laurent Berger, dont l’originalité et la qualité du travail de recherche ont été soulignés.

Ce travail repose sur une enquête ethnographique en immersion de deux ans dans un groupe culturel nationaliste en Guadeloupe et de nombreux entretiens menés en créole. Il décrit le rituel du « Mas » (du français « masque ») comme un ensemble de techniques de transformation des corps et de mise en mouvement des corps transformés qui se structure progressivement à partir de la fin des années 1980 au sein d’un groupe de quelques centaines de personnes -Voukoum- et se répète chaque année au moment de la saison carnavalesque en Guadeloupe. 


Flore Pavy y propose de définir ce rituel, que Voukoum pratique d’une façon plus codifiée que les autres groupes de la même catégorie -les gwoup-a-po-, comme la réitération cyclique d’un récit, celui des personnes réduites en esclavage pratiquant en secret des rites d’initiation africains à la faveur d’une agitation carnavalesque qui atténuait annuellement les rapports de domination propres au monde colonial. Elle montre que cette centralité référentielle de l’Afrique sur ce terrain relève moins d’une affirmation de réelle continuité historique que d’un choix de positionnement politique : dans ce département français en proie à de vives tensions, le rituel du Mas est présenté indissociablement comme une pratique sacrée et une pratique de lutte en opposition au carnaval festif des maîtres.

Entre septembre 2014 et août 2017, elle était doctorante contractuelle à temps plein en anthropologie sociale et ethnologie, au Laboratoire d’Anthropologie Sociale (LAS) -UMR 7130- avec un contrat doctoral de l’Ecole Normale des Hautes Etudes en Sciences Sociales ; en étant en même temps responsable de cours de monitorat, dont un séminaire de recherche en anthropologie de la Caraïbe pour étudiants de Master 1 et 2 à l’EHESS.
De plus, elle a également enseigné pendant un an dans le secondaire en tant que professeur agrégée d’espagnol.