En bref
Créateur de l'œuvre Michel Rovélas
Historique
Dès les premières heures de l'esclavage, les personnes réduites à la servitude luttèrent pour leur liberté. La résistance s'est ainsi organisé sous diverses formes : le marronage, l'infanticide, le suicide, ou encore l'empoisonnement des maîtres ou denrées.
Cette dernière pratique sévit dès les années 1720 et est très redoutée des colons. Le poison peut être destiné au meurtre, mais aussi aller à l'encontre de la production en le déversant sur les terres où allait paître le bétail.
L'affaire Gertrude
Gertrude était une esclave travaillant sur le domaine de l'habitation Clermont. Après la mort de plusieurs individus, dont l'épouse et le beau-frère de Jean-François de Fougières, propriétaire de la plantation, Gertrude est accusée d'empoisonnement avec six autres esclaves.
Le procès se déroula à Petit-Bourg : deux femmes mourront en prison, avant le jugement ; Perrine - la fille de Gertrude - sera innocentée faute de preuves ; Marabou sera condamnée à un an de prison et Jean-Philippe sera battu, marqué au fer et emprisonné.
Gertrude, âgée de 56 ans, est la seule condamnée à la peine capitale. Elle sera ainsi pendue sur la place de Petit-Bourg le 8 février 1822 et son cadavre sera brûlé.
Cette même place a depuis été renommée Place Gertrude, en l'honneur de cette femme résistante.
Mémoire
Les années 2000 marquent un tournant dans l'iconographie antillaise employée sur les thèmes liés à l'esclavage. De plus en plus, on décide de représenter les esclaves eux-mêmes afin de mettre en lumière leurs combats et résistances face au système colonial.
En effet, les personnes réduites en esclavage n'ont pas attendu les mouvements abolitionnistes d'hexagone pour lutter pour leur liberté. Loin d'être passifs, des communautés et réseaux s'organisent pour renverser la domination des colons.
On retrouve ainsi des œuvres commémoratives qui représentent des marrons, qu'ils soient anonymes pour évoquer l'ensemble des résistants, ou bien identifiés, tels que Gertrude, Joseph Ignace, Louis Delgrès, Solitude, Héva, Flore Bois Gaillard, etc.
La statue de Gertrude recueille à ses pieds des gerbes lors de la cérémonie du 27 mai, commémoration locale de l'abolition définitive de l'esclavage en Guadeloupe.
Source d'information
- Site web du Comité Régional du Tourisme de Guadeloupe
- Christine Morel, "Gertrude, place de la Négresse". Maisons Créoles Magazine, 28 juin 2008.
- B. Pelmard, "27 mai : un hommage à l'esclave Gertrude, héroïne de la résistance". La 1ère, portail des Outre-mer, 27 mai 2021.