France

En bref

Près de l'église de Petit-Canal, ce monument de la liberté, récemment dénommé le Tronc des Âmes, commémore la mémoire de l'esclavage et de son abolition de 1848. Il représente un tronc coupé, sur un socle.

Historique

Le monument de la Liberté s'inscrit dans un ensemble urbain de la ville de Petit-Canal, en Guadeloupe.
Il domine en effet l'escalier qui s'élance vers le port de la ville. Cet escalier est communément nommé "Les marches des esclaves" puisqu'il semblerait que, dans le cadre de la traite négrière, les esclaves étaient débarqués sur le port puis remontaient ces marches vers le cœur de la ville.
Beaucoup de mystères subsistent autour de ce monument en pierre blanche, comme sa date de création, mais il serait le plus ancien de Guadeloupe. Plusieurs sources mentionnent 1849, dont la revue guadeloupéenne Quarante-huit qui précise une inauguration lors de la première ascension suivant l'abolition.
Une inscription indique "Liberté - 1848".
Selon la légende, le tronc contiendrait les 40 fouets rendus par les maîtres au moment de l'abolition définitive de l'esclavage dans les territoires français en 1848.

L'esclavage en Guadeloupe

Depuis l'institution du Code noir en 1685 à l'abolition définitive de l'esclavage en 1848, la Guadeloupe a progressivement été gouvernée par un système esclavagiste et colonialiste pendant près de deux siècles. 
La Guadeloupe est aussi la scène d'un long conflit franco-britannique pour la souveraineté de ce territoire : elle est en effet riche en ressources. C'est lors de la période anglaise de 1759 à 1763 que le nombre d'esclaves est exponentiel avec l'introduction de 30 000 captifs issus de la traite négrière.
Une courte trêve de 8 ans s'opère après la première abolition de 1794 et son application mise en place par Victor Hugues : en réalité, même ces huit années furent régies par le travail forcé. L'esclavage est finalement rétabli en 1802 sous le joug de Napoléon Bonaparte, puis renforcé après la perte de la colonie de Saint-Domingue, devenu République d'Haïti en 1804. Les personnes réduites en esclavage sont alors dénombrées autour de 90 000 en Guadeloupe, durant la première moitié du XIXème siècle.
Après 1848, les planteurs passent parmi les esclaves affranchis pour leur attribuer un nom, un prénom, en bref une identité, à la place de leurs matricules.

Mémoire

Le monument de Petit-Canal fait parti du circuit "La Route de l'esclave, traces-mémoires en Guadeloupe", porté par le Conseil Général.

Le parcours présente une sélection de sites patrimoniaux liés à l'histoire et à la mémoire de l'esclavage. L'objectif de la démarche et de permettre à tous, habitants et visiteurs, de mieux appréhender le passé de l'île à travers les témoins matériels qui subsistent dans le paysage du territoire.

La Route de l’esclave - Traces-Mémoires en Guadeloupe, circuit guadeloupéen, s'inscrit dans le projet de « la Route de l’esclave » porté par l’UNESCO, qui s’attache à recenser et à faire connaître à travers le monde les sites et lieux de mémoire liés à l’histoire de l’esclavage.

Plaque commémorative

"Liberté - 1848"

Source d'information

Situation

16.379037822391, -61.492505974553