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Mémorial à Louis Delgrès
© Filo gèn' / Wikimedia Commons
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En bref

Tout proche du Fort Delgrès, un mémorial a été érigé en l'honneur de Louis Delgrès, officier et résistant. Cet ensemble monumental est constitué de 40 sculptures en pierre volcanique, réparties suivant le motif d'une spirale.

Créateur de l'œuvre Roger Arekian

Historique

Le Mémorial à Louis Delgrès est une commande publique faite à l'artiste Roger Arekian. Cet hommage à Louis Delgrès et à ses compagnons de la rébellion de 1802, a été inauguré en 2002, à l’occasion du bicentenaire de cette même rébellion. 

L'artiste donne du sens à son œuvre par la symbolique des formes et des nombres.
Pour représenter la violence de l'explosion, l'artiste a disposé 40 sculptures en pierre volcanique en spiral. 40 étant le nombre de l'attente et de l'épreuve dans la Bible.
21 boulets mènent au centre de la spirale, le chiffre représentant la maturité et l'accomplissement.
La 13ème sculpture dévoile un parchemin usé où se superposent des textes dont les mots « résistance », « oppression », « liberté » ressortent. Le nombre 13 symbolise le recommencement.
Une autre sculpture en pierre est le support d'un anneau en métal, qui date de l'époque esclavagiste.
Le visiteur arrive finalement, après un parcours de 21 mètres au centre de la spirale où est posée la tête de Louis Delgrès. Haute de 2,40 mètres, l'artiste a sculpté ce gigantesque portrait dans son atelier, puis sur site, en terre, en plâtre, puis en béton.
A travers son parcours, le mémorial invite ses visiteurs à la réflexion et à la méditation face au récit de cet événement mémorable.

L'œuvre s'implante dans un lieu rempli de sens, évocant le mouvement de résistance au système esclavagiste et colonial qui a eu lieu, en 1802, au Fort Louis Delgrès. Du haut du Fort, il est possible de contempler la spirale dans son entièreté.
De façon paradoxale, la tombe du général Richepance, leader du rétablissement de l'esclavage, est également présente sur les lieux, soulignant un dilemme mémoriel puissant en Guadeloupe.

Mémoire

Le mémorial à Louis Delgrès et le Fort lui-même font parti du circuit « La Route de l'esclave, traces-mémoires en Guadeloupe », porté par le Conseil Général.

Le parcours présente une sélection de sites patrimoniaux liés à l'histoire et à la mémoire de l'esclavage. L'objectif de la démarche et de permettre à tous, habitants et visiteurs, de mieux appréhender le passé de l'île à travers les témoins matériels qui subsistent dans le paysage du territoire.

Ce circuit s'inscrit dans le projet de « la Route de l’esclave » porté par l’UNESCO, qui s’attache à recenser et à faire connaître à travers le monde les sites et lieux de mémoire liés à l’histoire de l’esclavage.

A partir de la fin des années 1990, les monuments liés à l'esclavage honorent davantage les personnes réduites en esclavage elles-mêmes, qu'elles soient affranchies, marronnes ou victimes. La figuration des résistants et marrons rend justice à leur combat pour leur propre liberté, jusqu'ici peu mise en récit dans l'espace public. On retrouve ainsi des œuvres commémoratives qui représentent des marrons, qu'ils soient anonymes pour évoquer l'ensemble des résistants, ou bien identifiés, tels que Louis Delgrès, Solitude, Joseph Ignace, Héva, Flore Bois Gaillard, etc.

Source d'information

  • FME
  • Site web du réseau Canopé
  • Conseil Général de Guadeloupe. Brochure du circuit "La Route de l’esclave - Traces-Mémoires en Guadeloupe".
  • Lalouette, Jacqueline. Les statues de la discorde. Passés composés / Humensis, 2021.

Galerie

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Vue d'ensemble du mémorial et du Fort
Vue d'ensemble du mémorial à Louis Delgrès implanté dans l'enceinte du Fort Delgrès.
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Détail de la sculpture de la tête de Louis Delgrès
Détail de la sculpture de la tête de Louis Delgrès.

Biographies associées

Situation

15.98841155, -61.722868069907