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Compagnie du dernier Strapontin

Aborder ce thème nous a demandé de plonger dans les archives. Il aurait pu être tentant d'écrire une fiction à partir de ce matériel, mais il nous a paru plus juste, au contraire, de conserver la forme brute de ces documents. En effet, les archives que nous avons consultées pour bâtir le projet se sont révélées extrêmement intéressantes à dire, écouter, jouer. Nous avons donc choisi de faire d'elles le centre de notre création. Les deux comédiens feront entendre cette parole.

Les documents que nous exhumons sont techniques et administratifs. Ils nient l’humanité de l’esclave sans invective raciste parce que ce n'est pas la question. Ce qui compte, c'est le développement des colonies, la nécessité d'une main d’œuvre abondante, la croissance de la ville. Les archives font donc surgir une question contemporaine : Jusqu'à quel point réduire la réalité complexe des échanges humains à la problématique économique ?

Nous avons décidé de faire de ce thème le point de départ de Lieu de Mémoires. Aborder la mémoire de la Traite du point de vue commercial nous permet de questionner son fonctionnement de l'intérieur sans jugement a priori moralisateur. Et de proposer au spectateur d'en saisir la résonance avec le présent. En effet, le public embarquera d'abord avec les négriers qui tentent la « grosse aventure », avant que les extraits de deux récits d'esclaves ne viennent lui rappeler de quoi étaient faits ces rêves de fortune.

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