La FME a appris avec tristesse la disparition de l’historien guadeloupéen Jean-Pierre Sainton, qui était membre de son conseil scientifique.
Fils d’un militant indépendantiste arrêté lors de la répression de mai 1967 en Guadeloupe, Jean-Pierre Sainton a choisi de devenir historien, après avoir été l’élève de Jacques Adélaïde-Merlande, pionnier de l’histoire des Antilles. En 1985, il signe le premier ouvrage consacré à cet événement majeur des luttes sociales dans les outre-mer. Après avoir passé sa thèse en 1997 sur « Les nègres en politique : couleur, identités et stratégies de pouvoir en Guadeloupe au tournant du siècle », il devient professeur d’histoire contemporaine à l’université des Antilles, où il a aidé à créer deux masters : l’un d’histoire patrimoniale en Martinique et l’autre de Sciences humaines et sociales en Guadeloupe.
Il y aura formé des générations d'étudiants et signé de nombreux ouvrages, dont une histoire des Caraïbes en deux volumes qui reste une référence. Curieux de tout, il défendait une certaine idée de l’histoire populaire, dans ses centres d’intérêt, qui allaient de la vie politique aux Antilles à l’importance de la musique dans les mouvements de libération, comme dans son goût de la transmission vers le grand public, qui en faisait un conférencier prisé et un chercheur fréquemment sollicité par les médias. L’histoire perd un passeur généreux, la Guadeloupe une grande figure intellectuelle, la FME un ami engagé.
Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation, Dominique Taffin, sa Directrice et Romuald Fonkoua, président de son conseil scientifique, présentent leurs condoléances à sa famille et à ses amis.