Gisèle Pineau est une auteure française d'origine guadeloupéenne.

Gisèle Pineau est née le 18 mai 1956 de parents guadeloupéens. Son père était un dissident, engagé dans les Forces Françaises libres suite à l’appel du Général de Gaulle. Militaire de carrière, il s’installe dans l’Hexagone avec sa famille, et notamment sa mère, Man Ya, la grand-mère de Gisèle Pineau qui lui raconta la Guadeloupe alors que la petite fille subit le racisme.

La famille retourne ensuite aux Antilles dans les années 1970, et Gisèle poursuit alors ses études entre la Martinique et la Guadeloupe, en commençant par son baccalauréat littéraire. En 1975, elle s’oriente vers des études de Lettres Modernes à l’université de Nanterre. Contrainte d’abandonner pour des raisons financières, elle devient alors infirmière en psychiatrie, carrière qu’elle continue en Guadeloupe après s’être mariée. Pendant près 20 ans, elle exerce au centre hospitalier de Saint-Claude.

Elle n’a jamais abandonné son rêve de littérature, né alors qu’elle avait sept ans et qu’elle écrivait pour elle-même des histoires qui lui faisait quitter la grisaille et le racisme qu’elle subissait à Paris. Son enfance, ses voyages, son métier vont nourrir ses futures œuvres.

En 1993, parait son premier roman : La Grande Drive des esprits, fresque familiale dans la Guadeloupe des années 1920 aux années 1970, où elle mêle les destins d’hommes et de femmes, la réalité et la fantaisie, le passé et le présent. Grâce à ce livre envoûtant, elle devient la première écrivain femme à obtenir le prix Carbet de la Caraïbe, créé par Edouard Glissant, puis décroche le Grand Prix des lectrices du magazine Elle en 1994. S’en suivront de nombreuses autres œuvres, romans de L’Esperance-macadam paru en 1995 à Ady, soleil noir en 2021, recueils de nouvelles, récits autobiographiques…

Contemporaine en écriture de la jeune génération d’écrivains d’outre-mer de l’époque, tels que Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant ou Ernest Pépin, elle s’attache aux conditions de vie des femmes - et plus particulièrement des femmes des Caraïbes - de son temps, qu’elle aborde dans ses romans Cent vies et des poussières ou Les voyages de Merry Sisal, ou ses œuvres de témoignage, Mes quatre femmes paru en 2007, où elle évoque quatre femmes de sa famille, ou Folie, aller simple: Journée ordinaire d’une infirmière paru en 2010, récompensé par le Prix Carbet des lycéens de 2011.

Elle explore également le passé plus lointain des Antilles, marqué par le colonialisme et l’esclavage, notamment dans l’ouvrage de référence Femmes des Antilles, Traces et voix, Cent cinquante ans après l’Abolition de l’esclavage (1998), et signe plusieurs ouvrages pour les enfants.

Le dernier roman de Gisèle Pineau est paru en 2021 : Ady, soleil noir, une biographie romancée de Adrienne Fidelin, qui fut la compagne de Man Ray dans le Paris de l’entre-deux-guerres, une « muse noire dans l’époque surréaliste » (Libération), où passe aussi le souvenir du grand cyclone de 1928 qui a dévasté la Guadeloupe, et plus loin encore celui des Nègres marrons qui résistaient à l’esclavage avant l’abolition. L’ouvrage sensible et précis (Gisèle Pineau a recueilli le témoignage de la famille du mari d’Ady Fidelin) a été couronné du prix du roman historique, pour la première fois décerné à un.e auteur.e ultramarin.e.
 

Sources d'informations

Pour en savoir plus :

- Biographie de G. Pineau sur ile-en-ile.org (avec de nombreuses ressources pour prolonger, et une belle interview vidéo de 2009)

Interview de Gisèle Pineau pour Ady, soleil noir dans la 1ere France TV info

Chronique de Ady, soleil noir dans Libération 

10 questions à Gisèle Pineau par la Bibliothèque des Amériques 

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