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Euzhan palcy
©Renaud.Monfourny
Genre
Femme
Naissance
1958
Activité
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Euzhan Palcy est réalisatrice, première femme réalisatrice et première artiste noire à recevoir un César, à qui Jean-Pascal Zadi a rendu hommage lors de la remise de son prix du Meilleur espoir masculin des Césars 2021 pour son film Tout simplement noir.

C’est à l’âge de quatorze ans qu’Euzhan Palcy découvre le roman La Rue Cases-Nègres de Joseph Zobel paru aux éditions Présence Africaine. Elle est frappée par ce livre qui, pour la première fois, raconte une histoire qui se déroule en Martinique dans les années 1930, dans un environnement et avec des personnages qu’elle reconnaît. Alors qu’elle rêve déjà de devenir cinéaste, elle se fait la promesse qu’elle adaptera un jour sur grand écran cette histoire – celle de José, l’orphelin turbulent qui fait la loi dans le quartier quand les adultes sont partis dans les champs de cannes à sucre, et que sa grand-mère M’an Tine pousse à faire des études. La rue Cases-Nègres du titre est le nom traditionnel de la grand-rue du quartier des esclaves avant l’abolition.

Après avoir réalisé une fiction télévisée en autodidacte, Euzhan Placy part dans l’hexagone pour continuer ses études à l’École Louis Lumière. Elle effectue des travaux d’assistanat ou de montage pour de grands noms du cinéma. En 1981, elle parvient à convaincre le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), devenant la première cinéaste originaire des Antilles à recevoir l’avance sur recettes. Elle tourne le film à Fort-de-France, grâce à l’aide décisive d’Aimé Césaire, alors à la tête de la mairie.

Et le 21 septembre 1982, Euzhan Palcy a réalisé sa promesse d’adolescente : Rue Cases-Nègres est en salle, où le film fait un triomphe. Le 3 mars 1984, au Théâtre de l’Empire à Paris, la réalisatrice martiniquaise âgée de 25 ans devient la première femme cinéaste à recevoir la fameuse statuette des César pour son premier film, qui obtiendra près de 20 prix à l’international.

Suite à ce succès, elle part aux États-Unis pour réaliser un film sur l’Apartheid en Afrique du Sud, Une saison blanche et sèche (1989). Celui-ci fait d’elle la première réalisatrice noire à être produite par une major hollywoodienne et la première femme à diriger l’icône Marlon Brando, lui permettant d’être nommé aux Oscars en 1990.

Elle réalise plusieurs autres projets aux Etats-Unis et en France, dont un triptyque documentaire sur Aimé Césaire, une fiction sur la période coloniale à l’île de La Réunion (Les Mariées de l’Isle Bourbon), et le documentaire Parcours de dissidents, sur les résistants à Vichy qui ont fui les Antilles pour rejoindre les troupes alliées. Le film a aidé à les sortir de l’oubli, et a été projeté à l’Elysée en 2014 à l’occasion du 70ème anniversaire de la Libération.

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