En bref
Le monument des 100 chaînes est situé sur la Place de la Victoire, la plus ancienne place de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe.
Il est constitué d'une structure en métal, apposée sur un socle en pierre, où sont suspendues cent chaînes métalliques.
Créateur de l'œuvre Jacky Poulier
Historique
Le monument des 100 chaînes rend un double hommage au peuple guadeloupéen.
D'une part en effet, à ces résistants insurgés de 1802 qui ont lutté jusqu'à donner leur vie en opposition au rétablissement de l'esclavage. D'autre part, aux victimes de la révolte ouvrière et syndicale de 1967, réprimée par les forces de l'ordre.
L'emploi des chaînes renvoie symboliquement à la mise en servitude par les maîtres esclavagistes.
Le nom du monument revêt une sémantique plurielle avec différentes façon de l'épeler, entre le nombre 100 qui correspond au nombre de chaînes utilisées dans l'œuvre, le mot "sang", en référence au sang qui a été versé lors de ces deux révoltes, et le mot "sans" qui évoque la liberté finalement acquise à l'issue de ces révoltes.
Le rétablissement de l'esclavage
Alors qu'il avait été aboli en 1794 au lendemain de la Révolution française, notamment suite aux révoltes et soulèvements à Saint-Domingue (actuel Haïti), l'esclavage est rétabli 1802 sous le joug de Napoléon Bonaparte.
Sous ses ordres, le général Richepance débarque en Guadeloupe le 6 mai.
La résistance s'organise autour de Louis Delgrès et Joseph Ignace avec un groupe de 200 hommes. Le 10 mai, Louis Delgrès publie une Déclaration, dans laquelle il annonce qu’il ne sera pas question de reddition face à la tyrannie. Les combats s’engagent le même jour : 600 soldats de Richepance sont repoussés par les hommes de Louis Delgrès. Deux jours plus tard, des guadeloupéennes infligent de lourdes pertes aux soldats français. Le 14 mai 1802, Richepance débute le siège du Fort Saint-Charles où Delgrès s’est retranché avec ses hommes. Après 10 jours de combats acharnés, Delgrès, Ignace et les autres officiers rebelles, à cours de munitions, quittent le fort avec le reste de leur troupe. Ils se regroupent alors en plusieurs bataillons distincts. Ignace se déplace avec ses troupes près de Pointe-à-Pitre. Delgrès se retranche sur les hauteurs de la Basse-Terre, au Matouba, avec 300 combattants, en attendant l’arrivée des renforts d’Ignace.
Ignace est tué au morne Baimbridge, près de Pointe-à-Pitre, avec 675 de ses compagnons et ses deux fils, fusillés.
Plaque commémorative
"SANG CHAÎNES
100 CHAÎNES
SANS CHAÎNE"
"Mémorial dédié à nos ancêtres fusillés ici,
le 26 mai 1802
Au lendemain de la bataille de Bzimbridge, pur avoir voulu
Sauvegarder une société guadeloupéenne multiraciale libre,
née de l'abolition de l'esclavage de 17?
et au souvenir des victimes
de la révolte ouvrière et syndicale réprimée par le sang
les 26 et 27 mai 1967."
"Érigée par la ville de Pointe à Pitre et inaugurée
le 28 mai 2003
réalisé par Jacky POULIER"
Source d'information
- FME
- Site web du CNMHE