Coralie de Souza-Vernay, responsable Patrimoine & Recherche de la FME a pris la parole à l'Institut National du Patrimoine le 25 novembre 2024, lors du colloque : Patrimoine et mémoire de l'esclavage. Comment exposer les collections liées à cette histoire ?
La soirée de rencontre a été ouverte par Charles Personnaz, directeur de l'Institut national du patrimoine, et par Emilie Girard, présidente d'ICOM France.
Plusieurs intervenants ont ensuite pris la parole :
- Klara Boyer-Rossol, historienne, chercheuse et curatrice de l'exposition « Visages d'ancêtres » au musée du château royal de Blois, musée de l'Esclavage Intercontinental de Port-Louis, île Maurice
- M’hamed Oualdi, professeur d'histoire de l'Europe et de l'Afrique du Nord du XIXe et XXe siècle à l'European University Institute, Italie
- Hanna Pennock, co-présidente du groupe de travail de l'ICOM sur la décolonisation
- Aly Ndiaye, alias Webster, artiste hip-hop et historien indépendant, curateur de l'exposition « Fugitifs ! »
Coralie de Souza Vernay, responsable Patrimoine & Recherche de la FME et Dominique Taffin, chargée de mission au ministère de la Culture et ancienne directrice de la FME ont conclu cette rencontre.
Au cours des débats, les intervenants ont montré avant tout la pluralité des esclavages, (monde musulman, captifs à l'Île Maurice après l'abolition de l'esclavage, projet sur les esclaves marrons au Québec...) et leur existence partout dans le monde. Ces projets divers ont pour but de mettre en lumière les esclaves, mais également leurs formes de production ; ils sont acteurs de culture et de savoir.
Dominique Taffin a abordé les régimes mémoriels : « ce sont des histoires qui doivent se raconter partout et notamment dans les lieux de mémoire », citant l'exemple de la Tenture des nouvelles indes, exposée à l'Hôtel de la Marine, où se situent les bureaux de la FME. L'esclavage étant parfois au centre des œuvres, il est nécessaire de faire un travail au niveau national pour conduire à une prise de conscience des états européens à propos de cette question.
Il a ensuite été question de réfléchir aux mots utilisés ; comment désigner les choses ? Coralie de Souza Vernay a montré que ces questions sont des préoccupations premières pour les conservateurs du patrimoine, et non pas des sujets périphériques. Elle a enfin rappelé le rôle de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage et son positionnement sur ces questionnements contemporains.