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femme noire Victoria Montou
©André Blumör

Tante Toya, Toya

Victoria Montou, dite « Toya » ou « Tante Toya » serait née au milieu du 18ème siècle. Elle serait originaire de l’actuel Bénin, et vécut à Saint-Domingue jusqu’à sa mort en 1805. Réduite en esclavage, elle travaillait dans l’habitation du colon Henri Duclos, où vivait également son neveu, celui qui deviendra Jean-Jacques Dessalines, le père de l’indépendance de Haïti, qui la considérait comme sa deuxième mère. Elle lui aurait transmis sa culture africaine, et aurait donc joué un rôle important dans la construction de son personnage.

Sa forte personnalité, qui la faisait commander cinquante hommes dans les travaux des champs comme « un général », la fit remarquer par le médecin Jean-Baptiste Mirambeau, qui par son témoignage lui a permis d’entrer dans l’histoire. Il la retrouva en 1792, à la tête d’un groupe d’esclaves en révolte, avec lesquelles elle sera faite prisonnière. Elle continuera de jouer un rôle actif dans la succession d’événements qui mènera jusqu’à l’indépendance de Haïti en 1804. Devenu empereur du nouvel Etat, Dessalines la nommera Duchesse impériale en 1805, peu de temps avant qu’elle ne soit emportée par la maladie.

Aujourd’hui, elle incarne la résistance des femmes de Haïti à l’époque révolutionnaire. De nos jours, une fondation locale a pris son nom, Toya, pour soutenir l’émancipation des filles à Haïti. Depuis mai 2022, une maison du parc départemental Georges-Valbon à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) porte son nom.