Le 11 février 1990, Nelson Mandela sort de prison après 27 ans et 190 jours passés enfermé. Le poing levé en guise de signe de victoire, il est accueilli par une foule enthousiaste, qui l’acclame, et voit dans sa libération le début de la fin de l’apartheid, cause pour laquelle il s’est battu toute sa vie.
Né le 18 juillet 1918 dans une famille royale Xhosa, cultivée et influente, Nelson Mandela fait des études de droit et devient avocat. Conscient des inégalités dans son pays, il adhère au parti African National Congress (ANC) qui lutte activement pour les droits des Noirs, alors que le pouvoir afrikaner se fait de plus en plus brutal, jusqu’à l’institution en 1948 de l’apartheid, qui impose le principe de la ségrégation à toute la population.
Après la répression policière de la manifestation de Sharepville soutenue par l’ANC le 21 mars 1960, le parti est interdit. Alors que Nelson Mandela avait d’abord fait le choix d’une lutte pacifique, à visage découvert, il décide d’entrer dans la clandestinité et de prendre les armes, suscitant d’autres manifestations, grèves générales et émeutes. Il est arrêté en 1962 et condamné en 1964 à la prison à perpétuité pour sabotage et complot contre l’État et pour avoir fondé l'Umkhonto we Sizwe, la branche armée de l'ANC.
Emprisonné dans le pénitencier de Robben Island avec d’autres leaders du mouvement anti-apartheid, il transforme la prison en véritable école de militantisme : le futur d’une Afrique du Sud multiraciale s’est construit là.
Dans les années 1980, le pouvoir afrikaner cède peu à peu face aux manifestations à l’intérieur de l’Afrique du Sud et aux sanctions internationales. L’arrivée au pouvoir de Frederik de Klerk précipite ce mouvement, et c’est lui qui décide de lever l’interdiction de l’ANC en 1990, puis de libérer Mandela, qui avait fait de la ré-autorisation de son mouvement une condition nécessaire pour accepter d’être libéré et de discuter avec le gouvernement sud-africain.
Sa libération et ses retrouvailles avec sa femme Winnie Mandela, devenue à son tour une figure de la lutte anti-apartheid, sont suivies à la télévision dans le monde entier. Quelques heures plus tard, il prononce au Cap un discours historique où il déclare : « Je me tiens devant vous non comme un prophète, mais comme votre humble serviteur à vous, le peuple. Vos sacrifices infatigables et héroïques ont rendu possible ma présence ici aujourd'hui. Je place en conséquence les années restantes de ma vie entre vos mains ».
En 1993, il reçoit le Prix Nobel de la paix avec Frederik de Klerk pour sa lutte contre la ségrégation raciale. Un an plus tard, il remporte l’élection présidentielle qui fera de lui le premier président noir de l’Afrique du Sud. Il effectue un seul mandat, jusqu’en 1999, et consacrera la fin de sa vie à des causes humanitaires.
A sa mort à l’âge de 95 ans, le 5 décembre 2013, il laissera l’image d’un homme de dialogue et de résolution, qui a su conduire son pays vers la démocratie en évitant la guerre civile. Le travail de la commission « Vérité et réconciliation » présidée par le Prix Nobel de la Paix Mgr Desmond Tutu, qu’il a initiée, reste un exemple de justice réparatrice à l’échelle d’une nation.
Sources d'informations
Le site de la Fondation Mandela.
Retour sur le combat de Nelson Mandela.
La libération de Nelson Mandela : Quand l’histoire fait dates, Arte)