La Joconde noire

Un portrait qui marque une rupture dans l’histoire de la peinture.

1800, une femme noire pose pour la peintre Marie-Guillemine Benoist, qui fut une élève de la portraitiste Elisabeth Vigée-Lebrun, puis de Jacques-Louis David.

On sait peu de choses sur le modèle : Madeleine serait née en Guadeloupe en esclavage au XVIIIe siècle, et  aurait été affranchie, puis employée comme domestique par un couple de colons, dont Marie-Guillemine Benoist est une proche parente.

Le tableau qui est exposé au Louvre sous le titre “Portrait d’une négresse”, est une révolution dans la représentation d’un modèle noir.
Pour la première fois, une femme noire altière et belle est l’unique sujet d’une oeuvre débarrassée des clichés raciaux de l’époque, qui lui fait reprendre la pose de la célèbre Fornarina peinte par Raphaël.

Le tableau fait évidemment écho à l’abolition de l’esclavage votée le 4 février 1794 par la Convention, qu'évoquent subtilement les couleurs de la tenue de Madeleine, en bleu, blanc et rouge. Entrée au Louvre en 1818, la toile fait désormais partie de l’histoire de la peinture, et sa puissance symbolique n'a fait que croître depuis.

Longtemps connue des seuls spécialistes, elle est aujourd'hui une icône de l'art mondial, l'un des tableaux les plus populaires du Musée du Louvre, célébré à la fois par Jay Z et Beyoncé dans leur clip tourné en 2018 dans le musée, Apeshit, et par l'exposition "Le Modèle Noir" du Musée d'Orsay en 2019, dont elle était l'une des oeuvres majeures, après avoir été renommée "Portrait présumé de Madeleine".

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