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Félix Éboué : l'homme qui a rallié l'Afrique à De Gaulle
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Genre
Homme
Naissance
1884
Décès
1944
Activité
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Juin 1940, après plusieurs mois d’une drôle de guerre, c’est la débâcle, l’exode puis l’armistice.

La France, meurtrie et abasourdie, cesse les combats face à l’Allemagne d’Hitler et doit accueillir une armée d’occupation sur une partie de son territoire.

Un gouvernement est mis en place sous l’autorité du Maréchal Pétain. Mais un homme se lève depuis Londres, le général de Gaulle, qui lance un appel aux Français et les pousse à refuser la défaite. Cet appel résonne comme un électrochoc et emporte avec lui quelques irréductibles aux côtés de l'éphémère sous-secrétaire d’Etat à la guerre, peu connu et isolé : Félix Eboué est de ceux là. Né en 1884 à Cayenne, ce Guyanais était issu de grands-parents qui avaient subi l'esclavage avant 1848.

L'école de la République lui avait permis de devenir administrateur colonial, et il était en 1940 le gouverneur du Tchad, possession coloniale française.

Eboué est l’un des rares de son rang à répondre à l’appel de de Gaulle sur les ondes de la BBC. Le 29 juin, il câble sa détermination à maintenir le Tchad dans la guerre et prend contact avec de Gaulle. Soumis aux pressions et aux réticences de ses supérieurs, il décide de préparer en secret le ralliement du Tchad à la France libre. Le 26 août 1940, à Fort-Lamy (actuelle N'Djamena, capitale du Tchad) il proclame le ralliement officiel du Tchad au Général de Gaulle. Cette décision entraîne dans la foulée le ralliement du Cameroun, du Congo-Brazzaville et de l’Oubangui-Chari (actuelle Centrafrique).

Mieux, elle offre à la France Libre un territoire et une légitimité politique. Le choix de Félix Eboué n’est pas sans risque puisque deux de ses fils, engagés dans la Bataille de France, sont prisonniers des Allemands depuis le mois de juin. Le général de Gaulle le nomme gouverneur général de l’Afrique équatoriale française puis fait de lui en janvier 1941 l'un des premiers Compagnons de la Libération.

Le vaste territoire qu’il a sous ses ordres va devenir une base arrière incontournable pour les manoeuvres militaires des alliés et la constitution d’une armée coloniale de libération de la France. Il meurt d’une congestion cérébrale le 17 mai 1944. Le “premier Résistant de la France d’Outre-mer” fait son entrée au Panthéon le 20 mai 1949, avec Victor Schoelcher, que la IVè République avait choisi de célébrer avec lui.

80 ans après, l'importance de son geste de l'été 1940 ne doit pas être sous-estimée : en offrant à de Gaulle un vaste territoire où planter son drapeau à la croix de Lorraine, Félix Eboué a fait basculer son destin. Il en a fait un chef d'Etat.

Sources d'informations

Pour aller plus loin :

Josette Rivallain, Hélène d’Almeida-Topor (dir.), Eboué, soixante ans après, Actes du colloque organisé en 2004, Publications de la SFHOM, Paris, 2008

Eric Jennings, La France Libre fut africaine, Perrin, 2014 : https://journals.openedition.org/etudesafricaines/18240

site de l’Ordre de la Libération : https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/felix-eboue

site de la Fondation de la France Libre : http://www.france-libre.net/felix-eboue/

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