Doctorante contractuelle en histoire moderne ; diplômée d'un master en histoire moderne et contemporaine et d'un master en démographie ; thèse préparée "Consommation, marchés et politiques à Saint-Domingue, vers 1690-vers 1790" - sous la direction de Natacha Coquery et Manuel Covo ; UMR 5190, LARHRA
Thèse : « Consommations et marchés alimentaires au Cap-Français, 1695-1789 »
Ses recherches portent sur le commerce alimentaire et sa régulation au Cap-Français, capitale économique de Saint-Domingue au XVIIIe siècle. Si de nombreuses études ont montré l’importance des produits exotiques dans la dynamique du capitalisme européen aux XVIIe et XVIIIe siècles, il reste à savoir comment l’importation massive de produits européens et la croissance des villes ont façonné le monde antillais. En effet, l’économie de Saint-Domingue a longtemps été étudiée sous l’angle de la plantation et de sa production sucrière.
Mettre l’accent sur la ville et son commerce alimentaire offre l’opportunité d’étudier les spécificités de l’économie urbaine d’Ancien Régime dans le cadre d’un système colonial et esclavagiste. Plutôt que d’étudier la chaîne agroalimentaire de manière segmentée, Camille Cordier cherche à développer une approche plus globale afin de saisir les interactions entre consommations, réseaux de circulation des produits et les politiques coloniales d’approvisionnement.
La thèse met ainsi en lumière la manière dont les esclaves, les fonctionnaires, les colons et les noirs libres ont façonné l’économie et le tissu urbain de Saint-Domingue par leur participation au commerce alimentaire.