En bref
Créateur de l'œuvre Jean-Michel Hotentote
Historique
Ce lieu, surnommé la « République des Marrons », est aujourd’hui un symbole de la souffrance des esclaves et de leur lutte pour la liberté.
En 2009, un monument est inauguré au pied du Morne. Il prend place dans un jardin, entouré de neuf autres statues.
Le monument central, nommé Fuite, réalisé par l'artiste mauricien Jean-Michel Hotentote, représente un esclave émergeant d'une pierre, essayant de se défaire de son emprise, en direction de son pays d'origine : Madagascar. La fente du sommet de la pierre montre un groupe abstrait évoquant les marrons se jetant de la montagne.
Autour de ce monument central rayonnant à la façon d'un compas de géographie vers les directions de provenance ou de destination des esclaves, neuf autres statues sont disposées. Elles ont été réalisées par des artistes de différentes nationalités (sénégalaise, malgache, haïtienne, française, chinoise, indienne, réunionnaise, malaisienne et mozambicaine) et représentent chacune, à leurs façons, des thèmes liés à l'esclavage tels que la liberté, la résistance, ou encore l'amour.
L’esclavage à Maurice
L’île fut d’abord peuplée par les Néerlandais, en 1638, par un gouverneur hollandais et une vingtaine de familles. À la fin du XVIIème siècle, 200 Hollandais habitent l’île, avec entre 500 et 1 000 esclaves, venus de Madagascar, d’Afrique, d'Inde et de Java. Cependant, ils abandonnent l’île en 1710 car elle n’offre plus assez de ressources, qui sont dégradées par les conditions climatiques.
Les Français prennent alors possession de l’île et la rebaptise « Isle de France ». En 1721, quinze colons et un prêtre s’y installent. L’île va très vite prospérer grâce à de grandes plantations sucrières administrées par des colons venus de France et de l'île Bourbon.
En 1810, l’île est prise par les Britanniques et elle est officiellement rattachée à l’Empire britannique en 1814. Elle retrouve alors son ancien nom.
L’esclavage à Maurice est aboli le 1er février 1835, mais les planteurs continueront de faire venir des Indes britanniques des coolies (travailleurs d'origine asiatique) qui travailleront dans des conditions proches de celles des esclaves noirs.
Mémoire
Un mythe local raconte que le groupe de marrons aurait procédé à un suicide collectif en haut du sommet du Morne à l'arrivée des troupes anglaises. Cet acte témoignerait de leur résistance jusqu’à la fin contre les colons. Ils choisirent en effet de mourir plutôt que de se laisser capturer et retourner à la servitude. Des anthropologues et des archéologues de l’université de Maurice ont effectué des recherches en 2003, mais elles n'ont pas pu démontrer la véracité de ces faits.
Entre réalité et légende, cette fin tragique des marrons reste ancrée dans la mémoire collective et les traditions orales des Mauriciens.
Cette montagne, haut lieu de mémoire, est classée patrimoine mondial par l’UNESCO depuis le 6 juillet 2008, sous le nom de « Paysage culturel du Morne ».
Le monument au pied du Morne, inauguré en 2009, fait l'objet de dépôt de gerbe lors de la commémoration pour l'abolition de l'esclavage à Maurice, le 1er février. En outre, il appartient au projet des Routes des personnes mises en esclavage, porté par l'UNESCO depuis 1994.
Contenus associés :
Source d'information
- FME
- Site web de l'UNESCO
- Site web du Morne Heritage Trust Fund
- Dépliant The International Slave Route Monument within Le Morne Cultural Landscape, UNESCO