France

En bref

Situé à l'entrée du Parc culturel Aimé Césaire, la porte du tricentenaire est un vestige de l'histoire de la colonisation de Martinique.

Historique

Inaugurée à l'occasion des 300 ans du rattachement des Antilles à la France, en 1935, la Porte du tricentenaire est un ouvrage monumental qui donnait autrefois sur l'hôpital Gallieni, aujourd'hui converti en parc culturel. De par son histoire, le monument revêt une symbolique complexe.

La Porte fut tout d'abord le support évident de l'idéologie de la colonie triomphante. Pourtant, quand le parti communiste et progressiste arrive au pouvoir à Fort-de-France en 1945, avec à sa tête Aimé Césaire, la porte n'est pas détruite et subsiste bel et bien.
En effet, le maire de la ville et théoricien de la négritude appelle à conserver ce patrimoine colonial afin de se l'approprier et en faire le verso d'un discours libérateur et décolonial, par le processus de "cannibalisation".
La Porte, objet de passage d'un lieu à un autre, se métamorphose et devient Porte de la Renaissance afin d'aller de l'avant, sans oublier d'où l'on vient.

Le parc devient par la suite lieu de manifestations culturelles du Sermac (service municipal de l'action culturelle), dont un festival, et la Porte du Tricentenaire est complétée par des fresques de Khokho René-Corail. 

Les deux fresques encadrant la porte représentent des Amérindiens qui font figures de gardiens de l'ouvrage. En traversant ainsi la porte, s'opèrent la renaissance culturelle et la métamorphose du colonisé en homme debout, fier de ses identités.

Mémoire

Aujourd'hui, la Porte du Tricentenaire est le support de tags et fait l'objet de vives contestations. 

En Martinique, de nombreux activistes ciblent les ouvrages coloniaux et refusent la présence de ces œuvres dans le paysage martiniquais. Ainsi, plusieurs statues de Victor Schoelcher, celle de Joséphine de Beauharnais et celle de Pierre Belain d'Esnambuc ont été progressivement vandalisées et détruites.

Alors que la Martinique réfléchit à la patrimonialisation des symboles de la domination par une commission mémorielle, les activistes ont posé un ultimatum à la ville de Fort-de-France en demandant la suppression totale de la Porte, sans quoi ils en prendront la charge personnellement.

Source d'information

Biographies associées

Situation

14.6091731, -61.072625294389