France

En bref

Initialement installé à côté de la Place de la Victoire, rue Duplessis, ce monument a été érigé en 2004, dans le cadre de la célébration du Cent Cinquantième anniversaire de l'arrivée des Premiers Indiens en Guadeloupe, marquant ainsi  l'arrivée des travailleurs indiens.

Les descendants des Indiens arrivés en Guadeloupe le 24 décembre 1854 pour répondre à une demande de main-d’œuvre formulée par les planteurs, ont salué le Conseil Général de la Guadeloupe qui organisait la célébration officielle du 150ème anniversaire de l’arrivée des Premiers Indiens en Guadeloupe.

Historique

Les premiers Coolies aux Antilles

Au lendemain de l’abolition définitive de l’esclavage en 1848, n’étant pas décidés à rémunérer les anciens esclaves devenus ouvriers, les colons se tournent alors vers l’Inde, à la recherche d’une main-d’œuvre peu chère et qualifiée.
Un accord est d’abord conclu avec la Grande-Bretagne qui vident ainsi leurs comptoirs surpeuplés en envoyant plusieurs navires dans les Caraïbes avec des travailleurs indiens à qui l’on présente les Antilles comme un lieu idyllique où faire fortune. Parmi eux, l’Aurélie qui arrivera à Pointe-à-Pitre le 26 décembre 1854 avec les 314 premiers Indiens.

Le désenchantement est alors total après des traversées de presque 100 jours pour les 150 000 Indiens débarqués qui se retrouvent dans des conditions vétustes, logés dans les cases nègres, avec une paie très basse (environ 12 francs par jour). De plus, ceux qu’on appellera les Coolies (du turc « köle » signifiant « esclave ») se font rejetés par toutes les communautés : les planteurs les maltraitent, les prêtres catholiques les diabolisent et tentent de les convertir tandis que les nouveaux citoyens noirs les méprisent et les accusent de fausser le marché en acceptant du travail pour un salaire si bas.

Nombre d’entre eux utilisent ainsi leur droit de retour ou provoquent des émeutes pour tenter de sortir de cette situation délicate. Mais certaines familles s’accrochent à leurs traditions et cultures, et finissent par s’enraciner dans le territoire : le créole devient alors leur langue pour communiquer entre eux, puis le français. Il faudra toutefois attendre 1923 pour qu’ils obtiennent la nationalité française.

Mémoire

Pour ce faire, l’Assemblée départementale a contribué à faire émerger l’Association Bharat a Gua, issue de la fédération des principales associations de cultures Indiennes, soucieuses de préserver la mémoire culturelle de la population guadeloupéenne d’origine indienne, à laquelle a été confié le soin d’élaborer  et de conduire le programme des manifestations.

Cette initiative prestigieuse a favorisé la reconnaissance et l’affirmation  de la culture héritée de l’Inde comme un des traits essentiels de la culture plurielle de la Guadeloupe.

Conscients de la portée symbolique et des enjeux de cette célébration, ils ont proclamé leur refus de toute démarche communautaire pour privilégier l’esprit de tolérance réciproque, de compréhension mutuelle et de respect de toutes  les composantes d’une Guadeloupe riche de sa  diversité et fière de son métissage créole.
Au nom de ces valeurs, ils ont inauguré ce monument du 1er jour qui rappelle à tous, non seulement la douloureuse traversée du navire L’Aurélie, mais encore les souffrances de leurs ancêtres qui ont enduré et lutté pour leur intégration et donné leur sueur et leur sang pour bâtir, eux aussi, la Guadeloupe.

Source d'information

Situation

16.236098, -61.5340415