France

En bref

L'habitation Loyola est une ancienne plantation développée sous l'ordre des Jésuites, entre 1668 et 1763. Elle est située à Rémire-Montjoly, en Guyane.

Historique

Révélée par les fouilles archéologiques de l'Association pour la Protection du Patrimoine Archéologique et Architectural de Guyane (APPAAG) depuis 1994, l'habitation Loyola accueille des visiteurs pour leur faire découvrir le mode de vie des habitants d'une plantation et l'histoire de l'esclavage sous le prisme religieux.

L'Ordre Jésuite et l'esclavage

La première mission des Jésuites dans les colonies était une mission d'évangélisation. Particulièrement coûteuse, l'ordre se sentira justifié de recourir à l'esclavage pour obtenir un revenu régulier et important. Ils s'avèreront efficaces dans l'économie coloniale si bien que, avant d'être chassés par Louis XV en 1763, ils étaient à la tête de cinq grandes habitations couvrant plusieurs milliers d’hectares : Loyola et Mont-Louis à Rémire, Maripa et Saint-Régis sur la rivière Comté et Mont-Xavier à Kourou. Ces habitations exploitaient plus de 1 000 esclaves, soit le cinquième de la population servile de la colonie. 

L'habitation de Loyola est fondée en 1668 et sera régulièrement agrandie jusqu'à couvrir une superficie de 1000 hectares. Dans les années 1730, Loyola est la première productrice de sucre, cacao et café de la colonie. La décennie suivante s'y ajoute la culture de l'indigo. A partir de 1745, la production stagne et les chutes des prix du cacao et du café pousse la plantation à se reconvertir vers la production de mélasse et la distillation de tafia. 
En 1763, les Jésuites sont expulsés de leurs terres sur ordre du Roi Louis XV et la plantation est abandonnée.

Il est complexe d'établir un nombre final d'esclaves exploités à Loyola. Le registre de 1707 en recense 76, tandis que les suivants de 1717 et 1721 en dénombrent 96 puis 110. Conjointement à l'habitation adjacente de Mont-Louis, ce sont 496 esclaves qui sont recensés sur le dernier registre de 1764.
Ces personnes réduites à la servitude étaient logés dans un petit village, contrairement à la rue Cases nègres traditionnelle. Les cases pouvaient être occupées par une seule personne, un couple voire une famille. 
Après la seconde moitié du XVIIème siècle, les Jésuites cessent de combattre l'esclavage qu'ils estiment trop ancrer dans les mœurs coloniales. Ils y recourent suivant le prétexte de l'évangélisation qui, malgré tout, sauvera leurs âmes. Dans une contradiction maquillée par la religion, les Jésuites exploitent et maltraitent ces esclaves mais en défendent certains devant les colons, à qui ils reprochent par exemple de ne pas respecter le repos dominical. Nourris et plutôt bien soignés, les esclaves des habitations jésuites n'auraient pas été tentés par le marronage.

Mémoire

L'action de l'association APPAAG se tourne notamment auprès des groupes scolaires qui viennent découvrir l'agriculture coloniale, mais des randonnées et interprétations du paysage sont également proposées à tous. Des rendez-vous sont en ce sens mis en place, lors de la fête de la Sainte Ignace, le 31 juillet, avec la présentation des dernières découvertes des archéologues, et lors des Journées du Patrimoine.

D'importantes ressources sont également accessibles directement depuis le site internet de l'habitation.

Source d'information

Galerie

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Maquette de la maison des Jésuites
Maquette de la maison des Jésuites.
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Moulin de l'habitation Loyola
Moulin de l'habitation Loyola.
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Panneau explicatif
Panneau explicatif du fonctionnement de l'habitation Loyola.

Situation

4.8992028, -52.2738268