France

En bref

À 120 km de Cayenne, ouvert au public depuis mai 2008, l’Écomusée municipal d’Approuague-Kaw (EMAK) est le plus récent des trois Musées de France guyanais. Il est installé dans le bourg rural de Régina à l’est de Cayenne, sur les rives du fleuve Approuague.
Le bourg de Régina rassemble des habitants d’origines diverses : Créoles, Amérindiens Palikurs, Brésiliens, Hmongs, Bushinenges, Métropolitains. Ce bourg doit son existence – comme le musée– à la ruée vers l’or qui démarre en Guyane à la fin des années 1850, sur l’Approuague (270 kms) et ses affluents : pour ravitailler les orpailleurs qui arrivent en masse afin de capter cette manne, des comptoirs marchands s’installent en aval des rapides, en contrebas du premier saut du fleuve. Rapidement, l’intense activité aurifère entraîne le développement d’industries forestières et rhumières. Régina, qui n’existait pas en 1850, devient au début du XXème siècle l’un des principaux pôles économiques de Guyane, et une population estimée entre 2000 et 3000 personnes dans les années 1920.

Historique

Les territoires d’Approuague et de Kaw n’ont pas échappé à l’esclavage. À l’abolition de 1848, près de 2 000 personnes y furent en effet affranchies, sur les 13 000 que comptait alors la colonie. Avec le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF), l’écomusée s’est lancé dans un programme de recherches historiques et archéologiques qui vise à localiser, étudier, conserver et valoriser les stigmates matériels et immatériels de cette histoire qui reste encore largement à écrire.

Les médiations autour du patrimoine de l’esclavage, permettent de découvrir la place que tient cette thématique à l'EMAK. Car au milieu du XVIIIème siècle, la colonisation et l’esclavage bouleversent profondément le paysage local : exploitant la main d’œuvre servile, de nombreuses fermes sur polders s’installent dans la région de Kaw et sur le bas du fleuve Approuague. Coton, rocou, cacao, épices, indigo, sucre y sont cultivés.

Le fonds patrimonial conservé au musée est pour une très large part issue de dons de la population locale. Il est d’abord le reflet d’une société rurale à dominante créole marquée jusqu’à la fin des années 1980 par l’isolement géographique et la nécessité d’une vie quasiment autarcique au bord du fleuve : chasse, pêche, agriculture vivrière, pharmacopée traditionnelle... Des musées de Guyane, l’Écomusée municipal d’Approuague-Kaw se distingue par sa composante industrielle : l’ancienne scierie a conservé un remarquable ensemble de sciage (1920-1950) ; y sont également conservées des machines agricoles, ou encore un ensemble destiné au traitement des fèves de cacao (broyeur, torréfacteur).

Mémoire

L'écomusée municipal d'Approuague-Kaw, ouvert en 2008, est tourné vers l'histoire, l'archéologie, les communautés et leur savoir-faire, le patrimoine industriel et la connaissance du milieu naturel. L'histoire et le savoir-faire de cette région y sont exposés à l'aide de collections issues de fouilles, de collectes ou de dons. Par ailleurs, le site a conservé la plupart des machines de la scierie et les présente afin de montrer au visiteur l'évolution du travail du bois dans le bourg de Régina. Enfin, on y retrouve également les vestiges d'un patrimoine industriel et agricole unique en Guyane.

Devant l’enjeu fondamental que constitue l’ouverture culturelle dans un environnement éminemment multiculturel, le musée développe une action éducative élargie : visites thématiques de l’exposition permanente, ateliers pédagogiques au musée ou hors les murs, rencontres, spectacles de théâtre, concerts, résidences d’artistes… Ainsi, chaque enfant scolarisé sur la commune est amené à franchir les portes de l’établissement cinq ou six fois dans l’année, dans un cadre scolaire ou familial.

Source d'information

FME

Situation

4.3134588, -52.12926