En bref
Cet ensemble comprenant un couvent, une chapelle, une sucrerie et une rhumerie est fondé par les Dominicains sur des terres données au milieu du XVIIème siècle par la veuve du gouverneur Duparquet, en remerciement de services rendus lors de la guerre contre les Caraïbes.
L’habitation-sucrerie Fonds Saint-Jacques est exploitée par les moines dominicains, dont le plus illustre d'entre eux est le père Jean-Baptiste Labat.
Historique
Le Domaine Fonds Saint-Jacques
Quelques années après la récupération des terres par les Dominicains, le domaine occupait entre 200 et 400 hectares, exploitant 20 esclaves cultivant la canne à sucre.
Après l’arrivée du Père Jean-Baptiste Labat et le développement exponentiel avec la diversification des activités du domaine, ce sont environ 120 esclaves qui travaillent entre la sucrerie, la vinaigrerie, les purgeries, les moulins, mais aussi à la culture du manioc, de l’igname, de la patate ou du mil, jusqu’au début du XVIIIème siècle qui marque le départ du Père Labat.
Jusqu’à la première abolition de 1794, le domaine devenu bien national prospère avec l’exploitation de 574 personnes mises en esclavage. Le siècle suivant sera témoin de son déclin progressif avec divers propriétaires, transformé en usine vers la fin du XIXème siècle qui cessera toute activité au début du XXème siècle.
Le Père Jean-Baptiste Labat
Missionnaire dominicain, le Père Jean-Baptiste Labat séjourne aux Antilles de 1693 à 1705. L’Habitation Fonds Saint Jacques, construite en 1658, était la demeure principale du Père Labat.
À son arrivée, il prend la responsabilité de l’exploitation du domaine, et, par sa capacité à développer de nouvelles techniques de production de rhum et de sucre, il en fait un domaine prospère jusqu’à la Révolution, époque à laquelle l’habitation est confisquée aux moines. Il améliore le procédé de fabrication du sucre, invente un alambic en cuivre et perfectionne les méthodes de distillation, permettant de produire le rhum selon la méthode « cognaçaise ».
Le Père Labat est aussi l’auteur d’un « Nouveau Voyage aux Isles des Amériques », publié en 1722.
Mémoire
Lieu de mémoire et site patrimonial d’exception, cette ancienne exploitation sucrière, aujourd'hui propriété du conseil général, a obtenu en 2001 le label Centre culturel de rencontre, qui lui permet de développer un projet scientifique autour des traditions orales axé notamment sur le conte.
Le site comporte un laboratoire caribéen de recherche sur l’oralité et un espace du conte et de la parole. Des visites contées du monument sont également organisées.
Source d'information
- FME
- Site web du Ministère de la Culture, Portail ouvert du patrimoine