L’esclavage a longtemps été justifié par son aspect économique : l’exploitation de main d’œuvre servile pour des tâches domestiques, agricoles, de chantiers ou militaires constituait un véritable gain pour les pouvoirs dominants. 

La traite négrière vint fixer véritablement ce système entre le XVIème et le début du XIXème siècle. Le commerce triangulaire, en étant une de ses formes les plus abouties, permettait l’exploitation de terres conquises par des captifs arrachés à leurs foyers sous le joug d’armateurs puis réduits en esclavage, sous le contrôle des colons, pour l’import de produits en hexagone à moindre coût à destination des consommateurs de toute la France métropolitaine. 

Au sein de plantations, on cultive le tabac, le café, le cacao, l’indigo, mais surtout la canne à sucre. Cette économie agro-industrielle concerne l’importation de ces produits, transformés en chocolats, sirops, pains, ou alcools et donnant lieu à des industries d’ustensiles entière : tabatières, pipes, services à thé/café, sucriers... Ils représentent 5% de l’économie française entre les années 1750 et les années 1820, mais peuvent monter jusqu’à plus de 57% de profit pour des ports de la façade atlantique comme celui de Nantes. 

Ainsi, les esclaves travaillaient aux champs, dans les plantations, de la cueillette à la transformation du produit dans des conditions extrêmement rudes pour approvisionner les nouvelles tendances alimentaires et vestimentaires de l’hexagone. D’autres ont la charge de tâches domestiques, au contact presque permanent de leurs maîtres, qu’ils suivent parfois jusqu’en Europe.  

Une fois aboli, l’esclavage subsiste dans les colonies sous la forme de l’engagisme auquel il reste comparable : bien qu’employés et sous contrats, les nouveaux travailleurs exercent dans des conditions similaires, dans un cadre strict teinté de racisme et de violences. 

Bibliographie :

  • BENOT Yves, « Les fonctions économiques de l'esclavage » dans : La modernité de l’esclavage. Essai sur la servitude au cœur du capitalisme. Paris, La Découverte, « TAP / HIST Contemporaine », 2003. 
  • POURCHASSE Pierrick, « Les grands débats actuels de l’historiographie sur la traite négrière » Cahiers du CEIMA, 2009. 
Image
Registre de correspondance des frères Depestre, banquiers, propriétaires et négociants de Saint-Omer, installés à Saint-Domingue
Octobre 1785 - Novembre 1790
Archives départementales du Pas-de-Calais
Image
La machine à vapeur Boulton Watt
1825
Musée Stella Matutina
Image
Sucrier en argent
1735
Château de Prangins - Musée National Suisse
Image
Transactions
1816
Archives départementales de Guadeloupe
Image
Papiers de l’habitation La Mineure
Archives départementales de Guadeloupe
Image
L’ordonnance de Charles X sur l'indemnité d'Haïti
XIXe siècle
Caisse des Dépôts