En bref
Historique
Les collections du Musée de la Marine de Brest abrite des œuvres et objets directement liés à l'histoire et la mémoire de l'esclavage. C'est le cas d'une sculpture en ronde-bosse représentant un esclave maure.
Le musée a également mis en lumière un modèle de Brick de commerce, un navire caractéristique des embarcations utilisées pour la traite après l’interdiction de cette dernière en 1815.
La place de Brest dans l'esclavage et la traite négrière
Au début du XVIIIème siècle, le port de Brest est autorisé à s'armer pour les colonies françaises. La ville se lance dans la traite négrière, souhaitant profiter du rayonnement du port de Nantes, non loin.
C'est environ 200 expéditions qui seront menées entre 1698 et 1848 autour des six ports bretons de Brest, Landerneau, Vannes, Morlaix et Quimper qui sont reliés logistiquement et économiquement.
Des milliers d'Africains sont alors déportés par les navires brestois dont certains connaissent la mort à cause des conditions inhumaines de la traversée.
Bien qu'il soit difficile d'établir précisément le nombre de navire ayant participé à la Traite à cause de la destruction d'archives par les bombardements de la seconde guerre mondiale, quelques expéditions sont identifiables.
Celles de La Mignonne, en 1698, celles de La Geneviève, L'Industrie et La Françoise qui partent toutes trois vers la Guinée en 1710.
L'Africain quitte Brest le 8 mai 1713 pour rejoindre Gorée (au Sénégal) puis Gabingue (au Gabon) et y récupère plus de 700 esclaves. 106 d'entre eux mourront et seront jetés par-dessus bord durant l'effroyable traversée.
Le « Dépôt des nègres » de Brest, actuel Musée de la Marine
Les négriers français ramènent avec eux certains esclaves, légalement considérés comme "biens meubles". Cependant, pour éviter le mélange racial ou l'éventuelle émancipation des Noirs, l'administration royale française met en place en 1777, la Police des noirs pour contrôler et réprimer tout manquement aux obligations.
La même année, deux cachots sont aménagés au sous-sol du Château de Brest, au rez-de-chaussée. Ce dépôt de nègres servira aussi à emprisonner les personnes réduites en esclavage et déportés à Morlaix, Quimper ou Saint-Brieuc.
Source d'information
- Site web du Musée de la Marine
- Site web de l'Association Mémoires et partages