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Mémorial du Neg Mawon
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En bref

Le Mémorial du Neg Mawon situé à Sainte-Anne en Guadeloupe est une œuvre de l'artiste guadeloupéen Jocelyn Pezeron. Ce Mémorial est une initiative maire de la commune à l'époque, Alexandre Bastaraud et du comité 94, le comité guadeloupéen pour la commémoration des abolition de l'esclavage. Il a été inauguré en 2002 à l'occasion de la commémoration du bicentenaire de la lutte contre le rétablissement de l'esclavage en 1802. 

Le Mémorial rend hommage au Negs Mawons, qui fuyaient les sévices des maîtres. Dans la scénographie du mémorial, il est possible de retrouver des attributs symboliques de la vie des esclaves. Son socle est en forme de moulin représente le lieu de travail. Le tambour et la conque de lambi représentent des outils de communication. Un fouet et des chaines évoquent les sévices et la souffrance que subissaient  les esclaves sont également représentés. 

Au milieu de ce mémorial le Neg Mawon est représenté debout, les oreilles et le jarret coupé cela signifie alors qu'il a été rattrapé après une deuxième fuite et qu'il a subit les punitions prévues dans le Code Noire suite à cela. Cependant, le marron est représenté fier, le poing en l'air en signe de résilience. 

Créateur de l'œuvre Jocelyn Pezeron

Historique

Le marronnage 

Les esclaves marrons, en fuite, quittent la plantation à la recherche de la liberté. L’esclave en fuite fait face à des difficultés, recherché par le maitre il est poursuivi par des chasseurs de marrons et lorsqu’il est capturé, il est condamné à subir les punitions prévues dans le Code Noir allant du marquage au fer à la fleur de lys lors de la première fuite, à la mort s’il est ramené à la plantation après une troisième fuite. Cependant, certains esclaves n’ayant pas été rattrapés ont créé des communautés de vie, sociétés de marrons dans les forêts et sommets. 

Mémoire

La figure du marron est amplement utilisée dans l'iconographie des monuments à la mémoire de l'esclavage. Elle incarne en effet la lutte, la résistance, et la liberté obtenue à l'issue des différents combats.

L'utilisation de cette nouvelle iconographie à partir de la fin des années 90 constitue un renversement dans la célébration de l'abolition de l'esclavage. Traditionnellement personnifiée par les hommes de la République tel que Victor Schoelcher, rédacteur du décret et particulièrement présent en Martinique, l'abolition devient associée au symbole du Nègre Marron, rendant alors la mémoire à toutes celles et ceux qui ont combattu pour leur propre liberté.