En bref

L'Allée Brancas marque l'entrée de la ville au confluent de la Loire et de l'Erdre. 

Historique

Cet imposant ensemble est construit sur les anciens remparts de la ville, témoignant de sa richesse. Il est orné de mascarons de dieux grecs sur sa façade tels que Poséidon, dieu de la mer et Hermès, dieu du commerce : deux symboles appropriés à l'activité maritime et commerciale de la ville.

A leurs côtés, d'autres visages rappellent la spécificité négrière de la ville avec certains visage sculptés d'allégories géographiques. L'un évoque l'Afrique derrière les traits d'une femme noire, et l'autre l'Amérique avec le portrait d'un jeune amérindien coiffé de plumes.

Traditionnellement, les mascarons représentent des figures effrayantes, destinées à protéger les lieux et dissuader les visiteurs indésirables. Ils seront rapidement associés à des figures exotiques et grotesques et apparaitront sur les façades des hôtels particuliers pour témoigner de l'enrichissement des nobles par la traite. A Nantes, l'apogée de cette architecture se situe dans le deuxième tiers du XVIIIème siècle, notamment après le programme de rénovation de Gérard Mellier, maire et porte-parole du milieu marchand. En 1766, le mascaron dite "La boudeuse" prend place Allée Brancas, reprenant le nom d'un navire négrier.

Le rôle de Nantes dans la traite atlantique (XVIème-XIXème siècles)

Nantes fut le principal port négrier français et quatrième européen. Cela en fait la capitale de la traite, qu'elle soit légale ou illégale, entre le XVIIIème et le XIXème siècles. La royauté française autorise des ports à la pratiquer jusqu'à les encourager et financer. Ainsi, entre 1700 et 1830, ce sont 1800 expéditions qui partirent de Nantes chargées de marchandises luxueuses d'Europe, qui déporteront par la suite 400 000 personnes réduites en esclavage dans les colonies américaine, et qui reviendront finalement avec des produits coloniaux comme le café, le coton, le cacao, le sucre ou encore de l'or et de l'ivoire.
Cette activité économique bénéficiera a de nombreux nantais qui s'enrichiront considérablement.

Mémoire

L'association nantaise Les Anneaux de la Mémoire réalise des projets culturels et patrimoniaux à travers le monde sur l'histoire et les héritages de la traite atlantique. A Nantes, elle propose des visites en une dizaine d'étapes pour découvrir l'histoire et les traces de la traite dans la ville.

Lors du parcours "Sur les traces de Nantes, port négrier", vous passerez devant les mascarons de l'Allée Brancas constituant un témoignage de ce passé.

Source d'information

  • FME
  • Dépliant du parcours "Sur les traces de Nantes, port négrier", Les Anneaux de la Mémoire
  • Site web de l'association Les Anneaux de la Mémoire
  • Noël, Eric. "Masques noirs, murs blancs", Figures d'esclaves : présences, paroles, représentations, Mont-Saint-Aignan, Publications des universités de Rouen et du Havre, Histoire et Patrimoines, 2012.

Situation

47.2139763, -1.5553654