Pour ce nouvel épisode de la série de podcast de la FME Dans la bibliothèque du Paris noir , Kévi Donat reçoit Eric Saunier, Maître de conférences en histoire moderne à l'université du Havre.
Spécialiste de l'histoire urbaine du 18ème siècle et de la franc-maçonnerie, sa recherche s'est orientée depuis plus de dix ans autour de l'étude des villes maritimes et de leurs relations avec le monde colonial, accordant une place de choix à l'histoire et à la mémoire des colonies et de l'esclavage dans les ports normands.
Bien qu’importante, l’étude du binôme race/révolution a été longtemps tenu à distance par les historiens français pour de nombreuses raisons : son incompatibilité avec l’universalisme, le refus, à l’époque de la guerre froide, de la perspective atlantiste ouverte par R. Palmer et J. Godechot, les réticences à l’égard de l’histoire culturelle.
Mais depuis que les colonies ont été remises au cœur des études révolutionnaires, la question de la race y occupe une place de choix. Dans quelles mesures la notion de race est-elle opératoire pour mieux comprendre l’histoire de la Révolution ? S’agit-il d’une catégorie plaquée sous l’effet du développement des études américaines sur une réalité sociale et un contexte historique dans lequel elle n’est pas pertinente ? Est-elle au contraire le résultat d’une internationalisation fructueuse de la recherche révélant le long « aveuglement à la couleur » du monde universitaire français ? Y a-t-il une spécificité, due à l’affirmation au moment de la Révolution des principes universels et à la volonté de les exporter, dans la conception qu’a la France d’articuler la race et la citoyenneté ?
Ce sont ces questions qui sont au cœur de cet ouvrage discuté avec l'auteur dans ce podcast.