En bref
Cette ancienne habitation sucrière a été fondée au XVIIème siècle. Elle est localisée dans la commune de Grand'Rivière, en Martinique, et s’étale sur environ 220 hectares. L’ensemble des bâtiments, la rue case-nègres et le réseau hydraulique sont classés par arrêté du 9 août 1996 au titre des Monuments Historiques.
Le foyer est constitué de la maison principale en bois (maison de maître) et des communs, autour desquels s’étendent les autres constructions, dont un rez-de-chaussée utilitaire (autrefois magasin, dépôt et case à eau) et une cité ouvrière (rue case-nègre), ainsi que l’accès à l’ancienne sucrerie.
Historique
L’habitation Beauséjour apparaît sur le recueil de titres de concessions des terres de la Martinique (Le Terrier de 1671). En 1680, 80 esclaves y sont réduits en servitude et logés dans des cases.
Ce type d’habitat était destiné aux esclaves de l’exploitation, puis aux travailleurs agricoles. À l’époque, l’habitation se composait d’une maison de maître, d’un moulin à bête ainsi que d’une sucrerie.
L’habitation Beauséjour a été reconstruite à la fin du XIXème siècle à usage de distillerie de rhum. Au début du XXème siècle, Amédée Alexis Augustin Knight, planteur et distillateur à Saint-Pierre, devient le propriétaire de l’habitation.
Malgré les difficultés que connaît la culture sucrière à cette époque, l’habitation Beauséjour prospère et produit un rhum de qualité avec sa propre appellation « H.B.S » (Habitant Beauséjour), médaillé d’or à l’Exposition coloniale de 1932. L’habitation est ensuite cédée à la famille De Lucy de Fossarieu, encore propriétaire aujourd’hui.
Après 1945, la culture de la canne est remplacée par celle de la banane avant d’être récemment reprise, depuis 2007, par les De Lucy de Fossarieu. Ceux-ci décident finalement de rouvrir la distillerie, à nouveau en activité depuis 2019, et de produire le rhum H.B.S.
Canal des esclaves, Saint-Denis, Martinique
Par ailleurs, le « canal de Beauséjour », aurait été construit par des esclaves au début XIXème siècle, sur 4076 mètres de longueur et 60 centimètres de largeur. Ponctué par des aqueducs métalliques ou en béton armé, d’un pont et de deux tunnels, celui-ci aurait servi à irriguer les cultures, à alimenter le moulin hydraulique et l'habitation en eau potable. Aujourd’hui, le manque d’entretien a laissé place en grande partie à la végétation, n’irrigant plus l’habitation.