Le poète de la décolonisation et de « l’aliénation délirante ».*
Gaston Miron est un poète et éditeur québécois. Élevé dans une famille très catholique, il se forme dans un premier temps pour devenir frère enseignant. En parallèle, il fait des études en sciences sociales qui l'introduisent dans les mouvements de jeunesse. Il y rencontre Gilles Carle, Louis Portugais et Olivier Marchand avec qui, en 1953, il fonde la première maison d'édition de poésie québécoise : les éditions de l’Hexagone.
Il y édite en 1970 un recueil de ses propres poèmes publiés de façon éparse depuis les années 50. Très marqué par la lecture d’Aimé Césaire, il se revendique du mouvement de la Négritude et se voit comme un auteur créole.
Sa vie est aussi marquée par ses engagements : il s’oppose en 1957 à la répression des mouvements syndicaux lors de la grève des mineurs de Murdochville. En 1959, après un voyage en France, il s'intéresse aux mouvements de lutte pour la décolonisation qu’il met en parallèle avec la situation du Québec, ce qui le pousse à se rapprocher de la sphère intellectuelle de gauche. Il participe notamment à la revue Parti Pris et soutient le Front de libération du Québec. Il fonde le Mouvement pour la défense des prisonniers politiques québécois en 1970, un engagement qui lui vaudra d’être surveillé puis arrêté en compagnie de 450 autres artistes et intellectuels québécois.
A sa mort en 1996, le Québec organise des obsèques nationales dans sa ville natale de Montréal.
- Principales œuvres
- ● Deux sangs (avec Olivier Marchal)
- ● L'homme rapaillé (1970)
- ● Les grands textes indépendantistes. Écrits, discours et manifestes québécois 1774-1992 (1992 avec Andrée Ferretti)
*Mottet Philippe. Gaston Miron (1928-1996), un poète épique dans l’Histoire. In: Littératures 55,2006. Pascal at-il écrit les Pensées ? pp. 213-222.